L'ancienne procureure de la Confédération Carla Del Ponte s'inquiète des attentats en France, mais ne pense pas qu'il y ait un danger immédiat pour la Suisse. Dans une interview à la SonntagsZeitung, la Tessinoise estime toutefois qu'il faut rester très vigilant. Pour cela, il faut de bons moyens légaux.
Avec la révision prévue de la loi sur les services de renseignements, la Suisse possède un bon arsenal, estime Carla Del Ponte. Mais elle devrait aussi former des enquêteurs spécialisés dans la lutte anti-terroriste.
Surveiller les djihadistes
Carla Del Ponte, qui enquête sur les crimes de guerre commis en Syrie, s'exprime aussi sur les citoyens de pays occidentaux ayant combattu en Syrie et en Irak et revenus à la maison: "Il faut une base légale qui permette de les surveiller et de les empêcher de commettre des attentats".
Un soutien psychologique est aussi très important. Spécialement pour les jeunes, il reste un espoir de "les remettre sur le droit chemin", relève Carla Del Ponte.
ats/cab
La guerre en Syrie pire que celle des Balkans
Revenant sur son enquête sur les crimes de guerre commis en Syrie, Carla Del Ponte estime que les horreurs dépassent celles de la guerre des Balkans.
En Syrie, "on ne tue pas seulement, on torture avant", précise l'ancienne accusatrice en chef du Tribunal international de l'ex-Yougoslavie.
Carla Del Ponte demande que la Suisse accueille davantage de réfugiés syriens. "Cela ne pose pas de problème, car ces gens ne veulent pas rester. Ils vont retourner dans leur pays après la guerre", selon elle.
L'ancienne procureure de la Confédération appuie la proposition de leur accorder un statut spécial pour en accueillir rapidement un plus grand nombre.