Le Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale française (GIGN) pourrait, dans des conditions très strictes, intervenir en Suisse. Le recours à la troupe d'élite de l'armée française ne pourrait toutefois se faire qu'en dernier recours et dans des situations exceptionnelles.
Ces modalités sont prévues dans un pacte de collaboration policière entre la Confédération et la France, l'accord de Paris signé en 2007. Il a notamment permis la mise à disposition de policiers et CRS français lors de l'Eurofoot 2008, ou encore la création de patrouilles de police mixtes entre Genève et la France voisine.
Cadre juridique strict
Cet accord offre le cadre juridique à une potentielle intervention du GIGN sur sol helvétique. Quelque soit le cas de figure, les forces de l'ordre françaises engagées en Suisse se soumettent aux règles d'engagement et de commandement d'une police cantonale.
Un accord similaire existe avec l'Allemagne.
Marc Menichini/kkub
Synchronisation en bonne voie
Que se passerait-il si des événements de déroulaient simultanément à Genève et Zurich?
C'est en fait le revers de la médaille de la souveraineté cantonale. Synchroniser une action à Genève et à Zurich - comme les Français l'ont fait pour neutraliser les auteurs présumés des attentats de Charlie Hebdo - serait compliqué, admet un bon connaisseur des forces de police en Suisse.
D'ailleurs depuis les évènements de Paris, cantons et Confédération réfléchissent à renforcer leur coordination en cas d'intervention simultanée dans plusieurs cantons.
Mais selon cette même source, la collaboration pratiquée à Bienne en 2010 ou encore celle lors du World Economic Forum, ces expériences offrent déjà bon nombre d'outils pour assurer la sécurité de tout le territoire.
Vingt-six troupes d'intervention cantonales
Si la Suisse traversait des évènements similaires à ceux de Paris, devrait-elle faire appel au GIGN français?
Seulement en tout dernier recours, insistent les différentes sources policières contactées par la RTS.
En cas de prise d'otages ou d'attentat, la Suisse peut compter sur les vingt-six groupes d'intervention des polices cantonales, des troupes créées dans les années 1970 après les attentats de Munich.
Ces policiers d'élite suivent de nombreuses formations communes, les romands apprenant les mêmes techniques d'engagement que leurs homologues alémaniques. Les différents corps collaborent parfois, comme lors de la fuite du forcené de Bienne en 2010.