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"L’important, c’est qu'un drame comme Auschwitz ne se reproduise pas"

Gabor Hirsch. [SRF]
Témoignage de Gabor Hirsch, survivant d’Auschwitz / Audio de l'info / 2 min. / le 27 janvier 2015
Déporté à Auschwitz en juin 1944 à l’âge de 14 ans, Gabor Hirsch fait partie des derniers survivants vivant en Suisse. Il dit la nécessité de se souvenir, à l'occasion des 70 ans de la libération du camp.

Aujourd'hui âgé de 85 ans, Gabor Hirsch a été déporté à Auschwitz avec sa mère à l'âge de 14 ans, en juin 1944. Fondateur de l’Association des survivants de l’Holocauste en Suisse, aujourd'hui dissoute mais qui existe encore comme amicale, il a toujours été très actif pour célébrer la mémoire des camps. Dans une interview accordée à la RTS depuis la Pologne avant de participer mardi aux cérémonies marquant les 70 ans de la libération du camp de concentration nazi par l'armée soviétique en 1945, il insiste sur la nécessité de témoigner, encore et toujours.

"L’important, c’est que rien de pareil ne puisse jamais se produire", dit d'emblée l'ancien déporté. "Il faut pouvoir montrer à quoi peuvent mener les exclusions et l’endoctrinement".

Pour ce Hongrois naturalisé suisse, se souvenir d’Auschwitz est un moyen d’éviter que l’Histoire se répète. "C'est à vrai dire la seule raison qui me paraisse vraiment importante", précise-t-il, "que pareille chose ne puisse plus jamais arriver".

Répéter sans cesse

Et pour cela, insiste-t-il, "nous ne pouvons pas faire autre chose que de nous répéter sans cesse et montrer aux jeunes générations ce qui s’est passé (…) C’est la seule possibilité que nous avons."

Mais 70 ans après sa libération, Gabor Hirsch ne se berce guère d'illusions face à l'actualité: "On voit qu’en fait, aucune région n’est à l’abri. Nous avons la guerre en Syrie, en Irak (…). Bref, je crois que notre monde n’est toujours pas un monde béni."

Alain Arnaud/oang

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Simonetta Sommaruga à Auschwitz

La présidente de la Confédération y représentera la Suisse mardi à l'occasion de la cérémonie de commémoration des 70 ans de la libération du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.

De nombreux chefs d'Etats sont attendus. Entre 200 et 300 survivants de la Shoah prendront également part à la commémoration.

Certains s'adresseront à l'assemblée et des prières juives et chrétiennes seront dites en souvenir des victimes.

"Les juifs ont l'impression de que ça recommence"

Shmuel Trigano, professeur de sociologie des religions, s'inquiète de la montée de l'antisémitisme en France. Un phénomène qui dure depuis 15 ans, selon lui, et qui se traduit par l'importante émigration des juifs de France en Israël.

"Le sentiment d'insécurité (des juifs de France) est très grand", estime Shmuel Trigano, qui évoque les dizaines de militaires postés devant les synagogues et les écoles juives depuis les attentats de Paris.

"Les juifs ont l'impression que ça recommence", affirme le spécialiste de l'antisémitisme, interrogé dans le Journal du matin de La Première. Selon lui, "depuis 15 ans, les juifs se sentent abandonnés par la société européenne, par les pouvoirs publics."

851 actes antisémites en France en 2014

Le nombre des actes antisémites a doublé en 2014 par rapport à 2013 en France, avec même une augmentation de 130% des actes avec violences physiques, a annoncé mardi le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

Selon le Crif, 851 actes antisémites ont été recensés en 2014, contre 423 en 2013.

Selon le Crif, "ces actes antisémites représentent 51% des actes racistes commis en France, alors que les juifs ne sont que moins de 1% de la population" en France, où ils sont estimés à entre 500'000 et 600'000 personnes.