Le recours au chômage partiel devrait être facilité pour répondre au franc fort. Johann Schneider-Ammann a chargé mardi le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) d'autoriser le versement d’une indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail motivée par des variations de change.
But de l'opération: éviter les licenciements. Le ministre de l'Economie avait déjà évoqué cette possibilité mercredi passé en faisant part de ses réflexions sur les mesures à prendre après que la Banque nationale suisse a supprimé le taux plancher de l'euro le 15 janvier.
Situation exceptionnelle
Le renforcement du franc qui a suivi est "extraordinaire par son ampleur et sa portée". Il peut donc être considéré comme ne faisant pas partie des risques normaux d'exploitation, souligne le département de Johann Schneider-Ammann.
Les organes d'exécution de l'assurance chômage prendront désormais en considération les pertes de travail dues à des variations de change.
ats/pym
Une mesure qui ne fait pas l'unanimité
Travail.Suisse juge l'instrument utile car il permet d'éviter une désindustrialisation complètement injustifiée de la Suisse, alors que l'Union syndicale suisse s'en distancie. Ce dernier estime qu'il s'agit d'une "politique du pansement". Le problème de l'abandon du taux plancher ne sera pas résolu.
Economiesuisse salue une décision qui permet de sauver des emplois. L'instrument a déjà fait ses preuves en 2011. Il permet de maintenir les compétences et savoir-faire au sein des entreprises, ce qui leur assure une continuité en cas d'arrêt d'activité, a déclaré le directrice romande Cristina Gaggini.
L'Union suisse des arts et métiers se dit soulagée. L'instrument permet de rendre les conditions d'accès au chômage partiel plus flexibles.
Instrument déjà utilisé en 2008
Selon la loi sur l'assurance chômage, une perte de travail due à des facteurs d'ordre économique et vraisemblablement temporaire peut être prise en considération pour le versement d'une indemnité de chomâge partiel. Le travailleur reçoit alors 80% de son salaire.
La Suisse avait déjà recouru à cet instrument pour faire face à la crise financière de 2008. Avec succès, selon le Département fédéral de l'économie.
Contrairement à 2011, aucun financement supplémentaire n'a été décidé, pas plus qu'une prolongation de la période maximale d'attribution de 12 à 18 mois, a précisé son porte-parole.
A l'époque, l'assurance chômage avait touché, avec 500 millions de francs, la majeure partie de 870 millions libérés, au titre de la lutte contre les effets du franc fort.