La personnalité de l'ambassadrice américaine à Berne Suzi LeVine a permis de resserrer les liens entre les deux pays. A tel point qu'à l'ambassade suisse de Washington, on serait presque prêt à élever un buste à son honneur.
Les diplomates observent son travail avec un mélange de surprise et d’admiration. L'ambassadrice a un excellent réseau à la Maison Blanche, et elle en fait profiter la Suisse. Le mois dernier, le ministre suisse de l'Economie Johann Schneider-Ammann a ainsi pu rencontrer trois hauts responsables du gouvernement américain ainsi que la conseillère et amie intime du président Obama Valerie Jarrett.
Atout maître pour la Suisse
Dans une ville où toutes les ambassades se battent férocement pour avoir accès au plus haut niveau de l'Etat, les diplomates suisses avouent volontiers qu'ils se sont découvert un atout maître en la personne de Suzi LeVine.
La Suisse est certes un important partenaire commercial et le 6e investisseur aux Etats-Unis, mais encore faut-il le faire savoir. L'ambassadrice fait précisément ce travail, quasi pédagogique.
Elle s’appuie pour cela sur ses contacts personnels, qui datent de ses campagnes pour Barack Obama. Sans eux, la Suisse n'aurait jamais été le premier pays invité à l'ambitieuse initiative américaine pour stimuler les investissements, avec dans ses valises l'exemple helvétique de l'apprentissage.
"Speedy Suzi"
Son style direct, son activité effrénée sur les réseaux sociaux ont pu prêter à sourire dans un premier temps. Mais aujourd'hui, côté suisse, on essaie plutôt de profiter au maximum de cette ambassadrice un peu hyperactive. Au sein de l'administration fédérale à Berne, on lui a du reste trouvé un surnom: "Speedy Suzi".
Ancienne de Microsoft, Suzi LeVine vient du privé. Elle a été nommée pour "services rendus" à Barack Obama après avoir récolté des fonds pour ses campagnes. Un diplomate de carrière n'aurait peut-être pas mis autant d'énergie à pousser ses dossiers, à exister et faire exister la Suisse.
Philippe Revaz/oang