S'exprimant au sujet de la conférence de Munich et sur le conflit qui ravage l'est de l'Ukraine, Didier Burkhalther a affirmé dimanche que "la responsabilité de la communauté internationale est de stopper la guerre, ou en tout cas de réduire l'escalade de la violence".
Lors de cet entretien accordé au 19h30 de la RTS, le conseiller fédéral, qui a dirigé l'OSCE l'an dernier, a marqué sa différence d'opinion avec le président français François Hollande, qui a parlé d'une "dernière chance" pour éviter la guerre.
"Tout faire pour que la diplomatie l'emporte"
"Je suis d'avis qu'il ne faut pas utiliser de tels mots car il y a déjà eu plusieurs moments qui ressemblaient à une "dernière chance" et je pense qu'il faut toujours tout faire pour que la diplomatie l'emporte sur la violence", a expliqué Didier Burkhalter, en rajoutant qu'il fallait poursuivre la recherche de solutions diplomatiques, "parce que l'alternative c'est une guerre".
Alors qu'un nouveau sommet est prévu mercredi à Minsk, le ministre des Affaires étrangères a rappelé que la base de négociations restait les accords signés dans la capitale biélorusse en septembre.
"Je ne suis pas optimiste"
"Le grand problème que l'on a eu ces derniers temps est la ligne de démarcation prévue, qui s'est complètement déplacée sur le terrain. La partie prorusse ne veut plus discuter sur la base d'une démarcation dépassée", a expliqué le conseiller fédéral au sujet des difficultés rencontrées.
"Je ne suis pas optimiste car on ne peut être optimiste dans une situation où l'on est systématiquement à la frontière de la guerre. On est toujours sous la pression d'une évolution négative (...); il ne faut pas laisser passer une seule chance de faire la paix", a-t-il conclu.
mre
Opposé à l'envoi d'armes
Revenant sur la question de l'envoi d'armes à l'armée ukrainienne, Didier Burkhalter s'est dit opposé à cette idée.
"Dans le conflit en Ukraine, où il y beaucoup d'armes, je ne crois pas que l'on va le réduire et le résoudre en rajoutant encore des armes", a-t-il assuré.
Le conseiller fédéral a averti que s'il devait y avoir "encore plus d'armements de tous côtés, on va rajouter de très grand risque, et je ne sais pas où tout cela va nous amener".
L'OSCE, "un outil extraordinaire"
"On dispose d'un outil extraordinaire avec l'OSCE, mais pour que cette organisation fonctionne il faut qu'il y ait une vrai volonté politique à sa tête et un consensus", a affirmé Didier Burkhalter.
"Il faut tout faire pour garder la pression positive que nous avons pu donner l'année dernière (lors de la présidence suisse, ndlr). Avec l'actuelle présidence serbe cela se passe bien et avec la future présidence allemande de 2016 cela se passe très bien aussi", a-t-il assuré.