L'émission Factuel est revenue mardi sur une déclaration de Cristina Gaggini, directrice romande d'Economiesuisse."Je vous rappelle qu'une coupure de courant de 15 minutes coûte 250 millions à nos entreprises", a-t-elle dit lors d'un débat de l'émission En ligne directe consacré à l'économie verte et à la capacité de la Suisse à mettre en oeuvre sa nouvelle stratégie énergétique 2050.
Selon les chiffres avancés par Cristina Gaggini, un "blackout" coûterait donc 24 milliards de francs par jour. Mais son estimation va bien au-delà de celles de référence dont on dispose en Suisse.
Extrapolations
Des estimations basées sur les chiffres de l'Office fédéral de l'énergie ou celles de l'Association des entreprises électriques suisses relèvent une fourchette minimum de 2 à 7 milliards de francs par jour.
D'autres extrapolations, basées sur le coût des coupures de courant qui ont eu lieu à l'étranger, montrent également des chiffres inférieurs à ceux de la directrice romande d'Economiesuisse. Par exemple, le coût du blackout de New York en 2003 ramené à une journée, actualisé pour 2011 et adapté à la population suisse reviendrait à 5 à 6 milliards de francs par jour.
Quelles infrastructures seraient touchées par un blackout?
Blackout: quelles sont les infrastructures touchées?
Risque faible, mais pas inexistant
Aucune coupure de courant de ce type n'a encore eu lieu en Suisse. Selon les experts interrogés par Factuel, il faudrait que la plus grande partie de l'Europe soit plongée dans le noir, car les réseaux électriques sont fortement interconnectés. Le risque est donc faible, mais pas inexistant.
Il est toutefois plus probable que survienne une coupure d'envergure mais localisée sur une partie du territoire.
A consulter, la rétrospective des grands blackouts internationaux:
Séverine Ambrus, avec Mathieu Henderson et Jessica Vial
Risques en hausse ?
Selon un rapport de l'Association des entreprises électriques suisses (AES), le risque de coupure de courant généralisée en Suisse devrait croître à l'horizon 2035/2050.
Les raisons évoquées sont notamment la vétusté croissante de certaines lignes électriques, l'accroissement continuel de la consommation d'électricité, la volonté ou la nécessité d'augmenter les échanges internationaux d'énergie électrique ou encore les projets d'abandon du nucléaire en Suisse et dans d'autres pays.