Le Tessinois, parti combattre les djihadistes dans le nord de la Syrie, souhaite revenir en Suisse. Il s’expose toutefois à des poursuites de la justice militaire suisse, notamment pour avoir violé l’article 94 du code pénal militaire, pour atteintes à la puissance défensive du pays, indique mardi l'avocat de la famille.
Les proches de Johan Cosar veulent préparer son retour pour faire face aux poursuites. La justice militaire a en effet ouvert une procédure contre un Suisse parti combattre en Syrie, mais Berne, secret de l’instruction oblige, refuse de confirmer qu’il s’agit bien du Tessinois, chrétien syriaque.
Atteintes à la puissance défensive du pays
Le code pénal militaire parle d’atteintes à la puissance défensive du pays. Selon l'article 94 du code pénal militaire suisse: "Tout Suisse qui, sans l'autorisation du Conseil fédéral, aura pris du service dans une armée étrangère, sera puni d'une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d'une peine pécuniaire".
Dans les faits, et selon plusieurs sources, les verdicts de culpabilité prononcés ces dernières années se sont surtout soldés par des peines pécuniaires en jours-amendes, peines assorties de quelques années de sursis, et des amendes en centaines, et parfois quelques milliers de francs.
Peines pécuniaires?
Aucun cas, à notre connaissance, de détention ferme. Mais il faut dire aussi, que le cas de Johan Cosar est rare pour ne pas dire unique. On sait que des ressortissants suisses sont partis pour rejoindre les rangs des djihadistes, par contre, il semble être le seul à avoir choisi le camp des milices chrétiennes.
Nicole Della Pietra/lan
Portrait de Johan Cosar
Johan Cosar a 33 ans. Né à Saint-Gall, il a grandi et vécu à Locarno.
Il était sergent dans l’infanterie en Suisse.
Il y a 2 ans et demi, il rejoint sa région d’origine, où vit le peuple syriaque, l’une des plus anciennes communautés chrétiennes de Mésopotamie. Il y fonde, avec un groupe d’autres combattants, le Conseil militaire syriaque, une milice forte aujourd’hui de 5 à 600 hommes.
Johan Cosar, dans une interview accordée il y a quelques mois à la RTS, admettait avoir tué à plusieurs reprises des djihadistes de l’organisation Etat islamique.