Attirer des entreprises étrangères devient de plus en plus difficile pour les cantons suisses, relève mercredi la Neue Zurcher Zeitung. Pour le quotidien, la Suisse a "perdu son aura d'invincibilité".
Selon la conférence des chefs des départements cantonaux de l'Economie publique, entre 2010 et 2013, le nombre d'entreprises étrangères venues s'installer en Suisse a reculé de 379 à 279 par an.
"Il n'y a plus de poisson dans la mer", déplore Marc-André Giger, responsable de la promotion économique du canton de Bâle-Campagne, où l'afflux d'entreprises le plus spectaculaire ne provient ni de Shanghai ou de la Californie, mais de Bâle-Ville.
Baisse du nombre d'emplois
La baisse est encore plus forte en termes d'emplois: en 2010, 2431 emplois ont été créés en Suisse grâce à l'arrivée des entreprises étrangères, contre seulement 983 en 2013.
Cela signifie non seulement que moins d'entreprises viennent en Suisse, mais aussi que les personnes morales installées sont plus restreintes.
jvia
Intérêt pour la délocalisation
Peter Uebelhart, directeur du secteur fiscal de KPMG Suisse, fait un constat inquiétant: les entreprises résidentes s'intéressent de plus en plus pour la délocalisation de certaines de leurs fonctions à l'étranger, principalement en Europe de l'Est. Cette solution est actuellement plus commune que les demandes d'implantation en Suisse.
La Suisse romande toujours attractive
En 2013, 50 entreprises étrangères s'étaient établies en Suisse romande. En octobre dernier, le directeur de la promotion de Greater Geneva Berne aera, Philippe Monnier, indiquait à la RTS que les chiffres 2014 étaient "un record".
Le chiffre de l'année précédente avait été dépassé fin août et 80 autres implantations étaient attendues d'ici la fin de l'année. La promotion économique romande estimait que ces installations généreraient 300 emplois sur un an, et 800 sur trois ans dans la région.
La baisse va s'accentuer
Selon les experts interrogés par la NZZ, cette baisse va encore s'accentuer avec l'envolée du franc suisse suite à l'abolition du taux plancher par la BNS, qui augmente considérablement le coût des installations.
Les insécurités sur l'avenir des relations entre la Suisse et l'Union européenne ou encore la fiscalité des entreprises font également pencher la balance.