Alors que les entreprises rivalisent de publicité pour vanter les baisses de prix depuis l'abandon du taux plancher par la Banque nationale suisse (BNS) il y a un mois, le surveillant des prix Stefan Meierhans se félicite de ce mouvement sur les ondes de la RTS.
Gare à l'excès de confiance
"Il y a trois ans, cela a pris 6 voire 9 mois pour que la grande distribution réagisse. Aujourd'hui, on a visiblement tiré les leçons et on ne veut pas se mettre à dos les consommateurs", affirme Monsieur Prix.
Stefan Meierhans met toutefois en garde contre un excès de confiance: "La confiance n'est pas toujours justifiée, c'est pourquoi il faut toujours regarder les chiffres. Avoir confiance est une bonne chose, vérifier c'est encore mieux." (cf. encadré)
Selon lui, "il est absolument essentiel de maintenir la pression, parce que dès que les phares sont éteints, il y a la tentation de prendre un peu plus, si les gens sont d'accord de payer."
Viser les cartels
Le surveillant des prix affirme d'ailleurs recevoir quotidiennement des plaintes pour non-répercussion de la baisse du cours de l'euro face au franc suisse. Le domaine des journaux et des magazines est notamment concerné.
"Les prix sont fixés à Paris, Bruxelles ou Berlin, très loin de ma colère et de celle des consommateurs", affirme Stefan Meierhans. Pour régler ce "problème systémique" et renforcer la concurrence en Suisse, une révision de la loi sur les cartels est "absolument nécessaire", juge-t-il.
Cette révision, enterrée par le National quelques semaines avant l'abandon du taux plancher, a été remise sur la table récemment par un sénateur appenzellois, se réjouit Monsieur Prix.
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Pas de condamnation du tourisme d'achat
Il y a trois ans, lors de la précédente crise du franc fort, Monsieur Prix n'était pas loin d'inciter les consommateurs de faire jouer la concurrence en allant faire ses achats à l'étranger.
"On ne peut reprocher aux consommateurs de profiter de l'économie libérale de marché" en allant faire leurs courses à l'étranger, répète Stefan Meierhans aujourd'hui.
"Le message est nuancé dans le sens où la grande distribution a tiré des leçons en incitant positivement les consommateurs à faire des achats en Suisse", relativise le surveillant des prix.
La RTS relance son monitoring des prix
L'émission On en parle de la RTS a décidé de relancer son monitoring des prix, mis en place en 2010 suite à la précédente flambée du franc suisse face à l'euro et abandonné en 2013.
L'évolution des prix d'une trentaine de produits sera tracée toutes les deux semaines. Quelques nouveaux produits sont introduits, dont un magazine et un journal quotidien français.