"On ne forme même plus le tiers de médecins dont le pays a besoin. Deux médecins sur trois viennent de l'étranger chaque année", déclarait le président du PDC Christophe Darbellay sur RTS La Première dans le cadre d'une discussion sur les solutions à envisager pour faire face à une éventuelle pénurie de main d'oeuvre à la suite du vote du 9 février 2014.
Le Valaisan insistait alors sur la nécessité de mieux valoriser la main d'oeuvre suisse, notamment dans le secteur de la santé.
800 diplômés chaque année
Avec 800 diplômés par année, la Suisse forme plus du tiers de médecins dont elle a besoin. Cela ne satisfait toutefois pas entièrement la demande puisqu'il faudrait, selon la Fédération des médecins suisses (FMH), entre 1200 et 1300 nouveaux praticiens chaque année pour pallier les départs à la retraite des prochaines années et le vieillissement de la population.
Ce manque est compensé - en partie en tout cas - par une forte progression au cours des dernières années du nombre de médecins formés à l'étranger. De plus en plus de médecins étrangers viennent par exemple faire leur spécialisation en Suisse. En 2004, seuls 17% des titres fédéraux étaient par exemple délivrés à des médecins titulaires d'un diplôme étranger. Dix ans plus tard, le taux se montait à 44%.
Selon les chiffres de la FMH et de l'Office fédéral de la santé - qui varient légèrement -, la Suisse compte au total 29% de médecins titulaires d'un diplôme étranger. La proportion est encore plus élevée dans le secteur hospitalier, entre 36 et 40%.
La Suisse exporte aussi des médecins
Cette présence de médecins formés à l'étranger vient compenser les éventuels manques de diplômés suisses ou leur départ. Car si la Suisse accueille des médecins, elle en exporte aussi.
L’OFSP estime qu'environ 30% d'une volée de diplômés part à l'étranger que ce soit temporairement pour se spécialiser, soit pour y exercer sur le long terme.
Loïs Siggen Lopez/ Juliette Galeazzi