Des conférences téléphoniques régulières sont organisées entre les responsables opérationnels des différents corps romands de police afin de maintenir un dispositif cohérent et coordonné face au risque terroriste, explique le lieutenant-colonel Ivan Keller, chef de l'état-major de la police cantonale neuchâteloise.
De plus, comme la menace djihadiste est aussi transfrontalière, les contacts ont été renforcés depuis les attentats contre Charlie Hebdo début janvier avec les polices françaises, notamment par le biais du centre de coopération policière et douanière de Genève, afin d'être "au courant des recherches de personnes et des situation en cours", indique le lieutenant-colonel Ivan Keller.
Policiers menacés sur des vidéos
Une vidéo djihadiste publiée à la suite de l'attentat de Charlie Hebdo appelait notamment à frapper la Suisse ainsi que des policiers. Les équipements des polices cantonales ont aussi été réévalués en conséquence, comme le précise le chef d'état-major de la police neuchâteloise: "En situation de menace plus élevée, les mesures sont renforcées, le matériel comme les gilets pare-balles lourds sont mis à disposition, si ce n’est dans tous les véhicules, en tous cas dans tous les postes de police."
La mise à disposition de l'armement a aussi été revue en conséquence, puisque des mitraillettes ont également été réparties stratégiquement au sein des unités de police.
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Laurent Burkhalter/ebz
"Le canton de Neuchâtel n'est pas épargné"
"Je sais que le canton de Neuchâtel n'est pas épargné", explique Pascal Lüthi, le commandant de la police cantonale neuchâteloise.
"La Suisse est moins exposée semble-t-il que la France, mais même s’il ne s’agit pas de menace concrète, on est bien dans une situation où le risque évolue, et on voit ici à Neuchâtel des profils en train de se radicaliser, des personnes qui ont perdu leurs repères et qui seraient tentées par cette aventure morbide du djihadisme."
Entretiens préventifs
"Nous sommes attentifs à ce qui se passe sur internet, à l’écoute des personnes qui signalent des comportements déviants", poursuit le commandant. "Une partie significative de notre travail consiste aussi à mener des entretiens dits préventifs: nous allons au contact de ces personnes et essayons de comprendre les yeux dans les yeux, de nous faire une idée du risque. Ce travail n’est pas l’apanage de la police, à l'intérieur des familles et des communautés aussi cette prise de contact est essentielle."