Le taux d’intérêt négatif introduit fin janvier par la Banque nationale suisse (BNS) frappe les gros clients des banques, dont font partie les caisses maladie.
Après les caisses de pension il y a quelques jours, qui pèsent 800 milliards de francs, les caisses maladie ont à leur tour écrit à la BNS pour demander d'échapper à cet intérêt négatif.
Via leur faîtière SantéSuisse, les caisses estiment dans un courrier adressé la semaine dernière au président de la BNS Thomas Jordan ne pas être des clients comme les autres.
Répercussions sur les assurés
Des sommes considérables sont en jeu, avec des incidences sur le niveau des primes. Christophe Kaempf, porte-parole de Santésuisse, a précisé dans l'émission "Forum" que la faîtière gère "25 milliards de francs via les encaissements des primes. Dès lors, si l'on pratique un taux de -0,75%, cela se chiffre très vite en millions de francs qui seront à la charge en fin d'année de tous les assurés de ce pays". En clair, l'effet serait une augmentation des primes de quelques francs pour compenser les intérêts négatifs.
Afin d'éviter ce scénario catastrophe, SantéSuisse a demandé à la BNS que "les assureurs maladie puissent directement ouvrir un compte à taux zéro auprès de la BNS ou que les comptes actuels dont bénéficient les caisses soient exemptés du taux d'intérêt négatif", précise Christophe Kaempf.
Christian Favre/olhor
Le PDC va interpeller le Conseil fédéral
Le Parti démocrate-chrétien (PDC) va intervenir au Parlement pour demander au Conseil fédéral d'examiner des solutions dans le dossier des intérêts négatifs, notamment pour clarifier la situation de la caisse Publica, qui bénéficie quant à elle d'une exonération. Urs Schwaller, le conseiller aux Etats fribourgeois, a soulevé un problème d'inégalité de traitement dans l'émission "Forum".