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Les universités suisses pourraient perdre des millions en raison du franc fort

Le franc fort pourrait coûter 15 millions de francs à l'EPFL. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Plusieurs universités suisses craignent les effets du franc fort / Le Journal du matin / 3 min. / le 24 février 2015
De nombreuses hautes écoles suisses craignent d'importantes pertes financières suite à l'abandon du taux plancher par la Banque nationale suisse. L'EPFL évalue les dégâts à quelque 15 millions de francs.

Les milieux universitaires craignent les conséquences de l’abandon du taux plancher, décidé par la Banque nationale suisse (BNS) mi-janvier. Le montant des pertes envisagées par les hautes écoles du pays s'articulent en centaines de milliers de francs, voire en millions.

Fonds européens

L'Université de Genève, très inquiète, a mis en place une task force pour estimer les dégâts. L'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) table quant à elle sur environ 15 millions de francs de pertes, avec un euro situé entre 1,00 et 1,05 franc, selon André Schneider, vice-président de l'EPFL.

L'Université de Bâle évalue les pertes entre 5 à 6 millions, celle de Lausanne à 1,7 million et la Haute Ecole spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) à 900'000 francs. Précision importante, il s'agit de montants non consolidés, le taux de change fluctuant encore.

Les fonds en euros octroyés par l'Union européenne pour des projets de recherche en Suisse expliquent cette exposition des hautes écoles helvétiques aux variations des taux de change.

Aide de la Confédération?

En clair, les hautes écoles helvétiques reçoivent des euros qu'il faut changer en francs suisses pour payer notamment les salaires des chercheurs.

Ces contrats ont été conclus en fonction du taux plancher. Comme celui-ci a disparu et que le franc prend l'ascenseur, les universités ne disposent plus des montants initialement prévus.

Pour faire face, les hautes écoles vont puiser dans leurs réserves, comme à Lausanne, ou demander à leurs chercheurs de retarder certaines dépenses, en attendant une stabilisation du taux de change.

Mais selon la plupart des responsables sondés, il faudra faire appel à la Confédération si le cours de l'euro n'évolue pas favorablement. En 2011, le Conseil fédéral avait débloqué 43 millions de francs pour compenser les pertes de change subies par les hautes écoles.

Marc Menichini/dk

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Les pertes estimées des hautes écoles suisses liées au franc fort

- EPFL: 15 millions de francs
- Université de Lausanne: 1,7 million de francs
- Université de Neuchâtel: 450'000 francs
- Université de Bâle: 5-6 millions de francs
- Université de Fribourg: non calculées
- Université de Berne: non calculées
- Université de Zurich: non calculées
- Université de la Suisse italienne: centaines de milliers de francs
- HES-SO: environ 1 million de francs
- ETHZ: en cours d'évaluation
- Université de Genève: en cours d'évaluation