Les cours dispensés à l'école assurent la prévention contre les abus sexuels, les maladies sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées. Tous les enfants et adolescents doivent pouvoir être informés correctement de ces risques, a estimé la majorité de la chambre basse, opposée à l'initiative populaire (lire encadré).
Il faut préserver la sphère privée des enfants et celle des familles, a répliqué en vain Felix Müri (LU), de l'UDC, seul parti à soutenir l'initiative.
Donner des repères
"C'est aberrant", a critiqué Elisabeth Schneider-Schneiter (PDC/BL), la majorité des abus sexuels ont lieu sur des enfants âgés entre 7 et 12 ans. De nombreux cas se font au sein du cercle familial. En outre, certaines violences sexuelles sont commises par des jeunes.
Avec internet, les enfants sont particulièrement exposés à une vision dégradante de la sexualité, a souligné Mathias Reynard (PS/VS).
Il faut informer les enfants afin qu'ils puissent poser des limites et sachent où aller chercher de l'aide. L'éducation sexuelle à l'école a fait ses preuves, a assuré Rebecca Ruiz (PS/VD).
> Ecouter le débat entre Oskar Freysinger, conseiller national (UDC) et conseiller d'Etat valaisan en charge de l'Education, et Mathias Reynard, conseiller national (PS/VS):
ats/bri
Ce que veut l'initiative
L'initiative "Protection contre la sexualisation à l’école maternelle et à l’école primaire" vise à interdire l'éducation sexuelle pour les enfants de moins de 9 ans et à la rendre facultative pour ceux de 9 à 12 ans.
Un enseignement obligatoire ne pourrait être proposé que pour des enfants de 12 ans et plus, et dans le cadre d'un cours de biologie. Il devrait être destiné à la "transmission de savoirs sur la reproduction et le développement humains". Tout enseignement qui dépasse ce cadre devrait être facultatif.
Le comité d'initiative a été créé après l'introduction en ville de Bâle d'un coffret d'organes sexuels en peluche, destiné à être utilisé à l'école secondaire.