Alors que le canton de Nidwald vote le 8 mars sur l'apprentissage des langues étrangères dans les établissements primaires, le conseiller d'Etat Res Schmid a ménagé jeudi les sensibilités romandes, en s'exprimant dans la langue de Molière.
Interrogé en duplex de Stans, il a affirmé que le scrutin UDC n'implique en aucun cas une mise au ban de la langue française. "On ne va pas combattre le français", a-t-il insisté.
Bien au contraire, selon lui. Il reste convaincu que cette initiative améliorera la qualité de l'enseignement du français, puisque le canton souhaite compenser cette perte au niveau primaire, avec une augmentation des heures au secondaire. De plus, un séjour linguistique dans une région francophone serait rendue obligatoire.
La cohésion nationale en question
La multiplication des initiatives en défaveur de l'enseignement du français outre-Sarine a provoqué un lever de bouclier en Suisse romande, plusieurs voix estimant que cela menace directement la cohésion nationale. "Je ne me fais pas de souci pour la cohésion nationale", a martelé Res Schmid. "Je m'engage pour le français, mais pourquoi ne parle-t-on pas du Tessin?", a-t-il souligné. Et d'ajouter qu'il ne jugeait pas souhaitable l'intervention de la Confédération sur ces questions.
Selon l'UDC nidwaldienne à l'origine du texte, l'enseignement de deux langues étrangères à l'école primaire - l'anglais dès la 3e et le français dès la 5e année - surcharge les élèves. L'apprentissage du "bon allemand", des sciences naturelles ou des mathématique en pâtirait.
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Le débat sur l'enseignement des langues agite les cantons
La polémique autour de l'enseignement du français est née après que plusieurs cantons alémaniques ont exprimé la volonté de ne plus enseigner le français à l'école primaire.
Le Parlement thurgovien a pris une décision claire en ce sens, celui de Saint-Gall demande que la question soit abordée et celui de Schaffhouse s'oppose à l'enseignement de deux langues étrangères avant le niveau secondaire.
A l'instar de Nidwald, des initiatives populaires en faveur de l'enseignement d'une seule langue étrangère à l'école primaire ont été déposées à Lucerne et dans les Grisons.