Les ennuis bancaires entre la Suisse et les Etats-Unis touchent aussi les chercheurs suisses. Ces derniers sont en effet les victimes collatérales des nouvelles exigences fiscales entre les deux pays, notamment quand ils poursuivent leurs travaux de l'autre côté de l'Atlantique.
Les USA sont la destination privilégiée
Le FNS délivre quelque 700 bourses par année dont la moitié pour des séjours aux Etats-Unis. Or pour ceux qui choisissent cette destination, garder un compte bancaire en Suisse devient très compliqué. Une situation qui inquiète le Fonds national suisse de la recherche scientifique, puisque qu'il a l'obligation de verser l'argent promis sur un compte en Suisse, tandis que les chercheurs concernés ont toutes les peines du monde à percevoir ces montants.
La recherche suisse se passerait bien de cette tracasserie, a expliqué à la RTS Daniel Sebastiani, en charge de la gestion des bourses au FNS. Mais depuis 2008, les banques hésitent à garder ouvert le compte d'un client séjournant outre-Atlantique. La banque cantonale vaudoise est par exemple catégorique: elle met un terme à la relation bancaire lors d'un séjour aux Etats-Unis. Chez UBS, il faut que le compte existe avant le départ. Chez Raiffeisen ou PostFinance, tout dépend de la durée du séjour.
Une solution au Parlement?
Comme l'approche des établissements bancaires pour trouver une issue s'est faite en vain, le FNS a dû opter pour des solutions de fortune. Par exemple, verser l'argent sur le compte d'un parent établi en Suisse qui effectue les transferts vers les Etats-Unis. Ou encore envoyer l'argent au laboratoire américain qui le transmet ensuite au bénéficiaire de la bourse.
Aujourd'hui, le FNS veut une solution plus durable. Elle pourrait bien venir du Parlement fédéral. Une motion veut contraindre PostFinance à ouvrir et conserver ici un compte pour les Suisses de l'étranger. Le texte, accepté l'automne dernier par le Conseil national, passe lundi prochain à la Chambre des cantons.
Marc Menichini/jzim