Depuis 2013, Confédération et cantons ont mis sur pied un projet pilote d'intégration qui doit permettre, d'ici la fin de l'année, d'accueillir 500 réfugiés syriens très vulnérables. En Suisse romande, les cantons de Genève et du Valais participent à ce programme dont le coût total s'élève à 12 millions de francs.
Avant leur arrivée en Suisse, le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) évalue sur place la capacité d'intégration des réfugiés. Alexandra Clerc, collaboratrice scientifique au secrétariat, a déjà mené deux missions dans des camps de réfugiés.
"Les critères de capacité d'intégration sont des choses difficiles à cerner", a-t-elle expliqué à la RTS. "Nous le faisons par des questions indirectes, pour voir si les personnes sont prêtes à envisager de changer un peu leurs habitudes et d'accepter qu'il y ait dans notre pays d'autres façons de faire, de penser."
La liberté ne leur dit "pas grand chose"
Alexandra Clerc constate généralement que la Suisse est une destination méconnue: "La Syrie est un pays fermé, comme l'étaient les pays communistes. Et souvent, les gens ne savent pas du tout où est la Suisse. Ils ont entendu parler d'un pays sûr, où l'on vit librement. Mais quant à savoir ce que ça veut dire vivre librement, ça ne leur dit pas grand chose."
Outre évaluer les profils de ces réfugiés, Alexandra Clerc confirme que son travail consiste également à casser le mythe helvétique: "Il y a une part de ça... de leur montrer ce qui va être possible et ce qui ne l'est pas."
Au stade des auditions, aucune exigence n'est formulée, précise-t-elle. Mais c'est par contre le cas ultérieurement, dans le cadre des programmes d'intégration, où les candidats signent une déclaration de consentement qui stipule quelques conditions, comme s'intégrer, s'engager à participer à des cours de français ou s'impliquer dans l'éducation des enfants.
L'oeil du service de renseignement
Les dossiers évalués par la Suisse ont été précédemment triés par le HCR. Ils font aussi l'objet d'un examen par le service de renseignement suisse, pour éviter que la Suisse n'accueille des personnes dangereuses. De manière générale, le SEM note que la grande majorité des dossiers qu'il examine sont admis.
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Pietro Bugnon/jzim
Pour Caritas, la Suisse n'en fait pas assez
Caritas estime que l'aide humanitaire suisse apportée aux réfugiés syriens est encore insuffisante. L'organisation a demandé mercredi à la Confédération d'augmenter cette aide à 100 millions de francs par an.
Selon Caritas, Berne devrait aussi accueillir plus de réfugiés et renforcer son rôle diplomatique.