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Neuf Romands sur dix pour l'interdiction totale du démarchage téléphonique

2012. Démarchage téléphonique : trop c'est trop ! [RTS/KEARNEY Anne]
Démarchage téléphonique: le calvaire téléphonique continue / On en parle / 14 min. / le 31 mars 2015
Trois ans après l'entrée en vigueur de la loi limitant le démarchage par téléphone, la pratique a encore cours en Suisse. Aujourd'hui, 86,4% des Romands sont pour son interdiction totale, révèle mardi la RTS.

La pratique du démarchage téléphonique exaspère toujours autant. A tel point que lundi, les organisations de défense des consommateurs ont une nouvelle fois sommé les opérateurs à prendre des mesures contre les téléphones non sollicités.

Cette tendance est vérifiée par les résultats sans appel du sondage diffusé mardi par les émissions de la RTS On en parle et A bon entendeur (ABE): 86,4% des 1683 Romands interrogés sont favorables à l'interdiction totale du démarchage téléphonique, alors que 8,5% y sont opposés et 5,1% ne savent pas.

Un score qui atteint 94,2% auprès des personnes de plus de 75 ans.

Les personnes interrogées inscrites dans l'annuaire - ont en moyenne reçu 4,6 appels sur la semaine étudiée. A noter qu'il s'agit du même chiffre que leur nom soit accompagné ou pas d'un astérisque censé les prémunir du télémarketing.

>> A voir: le dossier sur le démarchage téléphonique

Harcèlement

Pour compléter l'étude, une quarantaine de volontaires  - dont le nom est accompagné d'un astérisque - ont accepté de rendre compte des assauts qu'ils subissaient. A les entendre, ils ont malgré tout reçu un total de 169 appels indésirables en trois semaines. L'un des "cobayes" en recevant à lui seul quatorze.

L'enquête des deux émissions de la RTS dévoile aussi que les sociétés actives dans les assurances et les services financiers sont les plus actives (24 des 169 appels), suivies par des sociétés des secteurs de l'alimentation (16) et des cosmétiques et de la santé (16).

"Méthode américaine"

Contacté par On en parle, un gérant de call-center en Tunisie explique que certaines sociétés pratiquent "une méthode dite à l'américaine", consistant à préparer une série de rendez-vous prédatés avec des clients, mais non encore confirmés. Et d'avouer qu'il ne sait pas quelle est la signification du fameux astérisque dans les annuaires suisses.

L'homme dit enfin qu'il arrive que des concurrents "pas très honnêtes" revendent le rendez-vous de clients à d'autres courtiers. A quel prix? "30 à 60 francs".

>> Tous les éléments de l'enquête mardi dans les émissions On en parle dès 8h40 (La Première) et ABE dès 20h10 (RTS Un).

gax

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La loi ne protège pas de tout

Comme le présente l'Office fédéral de la communication, la loi sur la concurrence déloyale entrées en vigueur le 1er avril 2012 n'interdit pas tout démarchage téléphonique, mais en encadre les pratiques.

Voir la page de l'OFCOM

De même que l'astérisque apposé à côté du nom dans l'annuaire n'est pas une assurance tous risques, même depuis 2012, l'annulation de certaines restrictions en février 2014 donnent davantage de latitude aux assureurs et courtiers.

Enfin, si de nombreuses sociétés qui font du démarchage téléphonique respectent un code moral ou sont membres de Callnet en Suisse, le consommateur n'est pas à l'abri d'appels de sociétés qui ne respectent pas les mêmes principes éthiques.

Près de 1700 Romands interrogés

Le sondage publié mardi par les émissions On en parle et ABE a été réalisé entre le 11 et le 17 février par l'institut MIS Trend, auprès d'un échantillon de 1683 Romands âgés d'au moins 16 ans.

La marge d'erreur est de + ou - 2,4%.