L'initiative anti-profiteurs de Thomas Minder, acceptée en mars 2013, n'a eu que peu d'effet sur les rémunérations parfois astronomiques de certains dirigeants, analyse le syndicat Travail.Suisse, qui établit chaque année un baromètre des rémunérations des grands patrons.
Dominique Biedermann, directeur d'Ethos, fondation pour l’investissement socialement responsable, tire le même constat. Selon lui, ce sont surtout les performances des entreprises qui influent sur les salaires des grands patrons.
Pression de la gauche
La crise économique mondiale de 2008 est donc pour beaucoup dans la diminution de moitié des salaires des capitaines d'industrie, estime Dominique Biedermann.
La gauche n'entend pas relâcher la pression et ne pas en rester à l'initiative Minder, qu'elle considère comme un tigre de papier. Une motion socialiste vient ainsi d'être déposée pour faire toute la lumière sur le taux auquel sont réellement taxés les très hauts salaires.
Dirigeants et administrateurs seraient contraints de révéler combien ils versent exactement à la collectivité publique. Une proposition pas innocente, alors que le Conseil fédéral doit justement présenter bientôt son projet définitif de mise en oeuvre de l'initiative Minder.
Thibaut Schaller/dk