Dans l'émission Forum du 29 mars, la conseillère aux Etats genevoise Liliane Maury-Pasquier estimait que l'instauration d'un congé parental pour les parents adoptant n'occasionnerait que des coûts modestes, compte tenu que cela "ne représentait que 173 enfants de moins de quatre ans en 2013".
L'affirmation de la socialiste est correcte, a constaté jeudi l'émission Factuel, puisqu'il n'y a eu que 425 adoptions au total en Suisse en 2013, dont 173 d'enfants âgés de 0 à 4 ans.
De manière générale, le nombre d'adoptions en Suisse a reculé de 1198 en 1990 à 425 en 2013, soit une diminution de 65%. Alors que 2013 a connu environ 5 adoptions pour 1000 naissances, la proportion au début de années 1980 était d'une vingtaine d'adoptions pour 1000 naissances.
Plusieurs raisons expliquent ce déclin: au niveau national, d’une part, les progrès de la médecine reproductive font qu'il y a moins de personnes dans la nécessité d’adopter.
D’autre part, les évolutions de la société, notamment le fait qu'il y a moins de grossesses non désirées ou que les mères célibataires sont mieux acceptées, font aussi qu’il y a moins d’enfants à adopter.
Conditions plus strictes
Sur le plan international, le cadre législatif a connu ces dernières décennies d'importantes évolutions. La Convention internationale des droits de l'enfant de La Haye, signée en 1993 par de nombreux Etats, dont la Suisse, prévoit des conditions plus strictes et donc des procédures plus longues pour les candidats à l'adoption.
La situation économique s'est également améliorée dans certains pays, en Amérique du Sud par exemple.
A noter que cette baisse du nombre d'adoptions ne concerne pas que la Suisse: les autres pays européens et les Etats-Unis enregistrent des tendances similaires.
Séverine Ambrus/kkub