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Les Suisses votent sur l'autorisation du diagnostic préimplantatoire

Votations - DPI: le sujet divise à l'intérieur des partis
Votations / DPI: le sujet divise à l'intérieur des partis / 19h30 / 2 min. / le 2 juin 2015
Le 14 juin, le peuple suisse devra dire s'il autorise le diagnostic préimplantatoire, processus utilisé dans la fécondation in vitro qui permet la sélection d'embryons pour éviter la transmission de maladies héréditaires.

Les Suisses devront se prononcer le 14 juin sur une modification de la Constitution permettant l'autorisation du diagnostic préimplantatoire, une technique d'analyse des embryons conçus in vitro avant leur implantation dans l'utérus pour y dépister de possibles anomalies.

La Suisse a l'une des réglementations les plus strictes d'Europe en la matière. Les couples porteurs d'une maladie héréditaire ne peuvent détecter sa transmission que pendant une grossesse, conduisant souvent à l'avortement, avait fait valoir le ministre de la Santé Alain Berset.

Pour éviter les dérives, le nombre d'embryons développés sera limité à 12 (3 actuellement), les bébés-sauveurs et toute forme de sélection du sexe ou de critères physiques seront proscrits.

Contre: risque de dérive trop important

Les partis politiques sont très divisés sur la question du diagnostic préimplantatoire (DPI).

Le comité opposé au DPI, qui regroupe des élus du Parti évangélique, du PDC et de l'UDC, mais aussi du PS, craint un risque de dérive avec un texte "excessivement vague".

Selon Dominique de Buman (PDC/FR), c'est le premier pas vers une sélection plus élargie. Déjà votée par le Parlement, la loi sur la procréation assistée révisée représente selon lui "un assujettissement de tous les embryons à une forme de contrôle en laboratoire". "Cette sorte de sélection, nous ne la voulons pas", explique-t-il.

Réécoutez le débat entre Dominique de Buman (PDC/FR) et Jean-François Steiert (PS/FR) à Forum:

Les Suisses se prononcent le 14 juin sur le diagnostic préimplantatoire. [APA/WIF]APA/WIF
Le diagnostic préimplantatoire, une porte ouverte à toutes les dérives? / Forum / 8 min. / le 10 avril 2015

Avant de se prononcer négativement, le débat au sein du comité de l'UDC a été vif. "Le diagnostic préimplantatoire encourage une évolution éthique et sociopolitique de la société que l'UDC ne peut pas soutenir", précise le parti.

Pour: éviter le tourisme médical

Le comité en faveur du DPI (PS, Verts, Vert'libéraux, PLR, PBD et UDC) avance, lui, un meilleur traitement pour les couples stériles ainsi qu'une réduction des avortements et du tourisme médical.

La modification de la constitution fédérale est "moderne et permet aux couples concernés un meilleur traitement contre la stérilité", argumente le comité.

"Refuser la modification de l'article constitutionnel, c'est favoriser un tourisme de la procréation pour les couples qui en ont les moyens", a rappelé la conseillère nationale Anne Mahrer (Verts/GE).

Avec la réforme, les couples auront accès à un traitement plus efficace, puisqu'elle autorisera le développement de 12 ovules, contre 3 actuellement, augmentant les chances de réussite. Un seul ovule sera ensuite fécondé, réduisant les risques d'une grossesse multiple.

Si la Fédération des médecins suisses (FMH) s'est prononcé en faveur du oui, les associations de défense des handicapés restent divisées.

sbad

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