Ils étaient 10'000 à défiler à Zurich, 1300 à Bâle et 800 à Genève. Dans l'ensemble, les manifestations se sont déroulées pacifiquement, hormis les quelques traditionnels poches de peinture et pétards lancés contre des banques dans la première ville de Suisse.
Le 1er mai était placé cette année sous le signe de la justice sociale. La crise du franc déclenchée le 15 janvier dernier débouche sur un programme malsain, a lancé Paul Rechsteiner, président de l'Union syndicale suisse (USS) à Romanshorn (TG).
La présidente rend hommage aux travailleurs
Simonetta Sommaruga a visité à Courtepin (FR) le numéro un suisse de la transformation de viande, Micarna, et rencontré des employés. "Il ne faut jamais oublier que l'économie, ce sont d'abord des femmes et des hommes qui travaillent et qui doivent bénéficier de bonnes conditions", a déclaré la conseillère fédérale.
A Fribourg, Christian Levrat s'est amusé du détournement du 1er mai par le PLR fribourgeois, qui a choisi le même jour pour manifester dans la rue leur reconnaissance à tous ceux qui travaillent. "Comment expliquer aux ouvriers du bâtiment que l'augmentation de l’âge de la retraite constitue un progrès social?", a lancé le président du Parti socialiste.
125 ans de lutte
La fête du 1er mai, qui célèbre en Suisse son 125e anniversaire, est l'occasion de rappeler la nécessité de poursuivre la lutte pour de meilleures conditions de travail. Aujourd'hui, il faut plus que jamais de défendre la justice sociale, selon l'USS.
Au vu de la surévaluation du franc, nombre de patrons n'hésitent pas à répercuter les charges sur le personnel avec des salaires en euros illégaux, des baisses de salaires, des délocalisations et l'allongement de la durée du travail, a encore dénoncé l'USS.
>>A Collombey-Muraz, les employés de Tamoil se retrouvent pour le 1er mai:
ats/sbad/ebz
Premier défilé en 1890
Il y a 125 ans, les ouvriers descendaient dans la rue pour la première "journée internationale des travailleurs et travailleuses".
La 2e Internationale socialiste avait appelé un an plus tôt à manifester pour une journée de travail de huit heures.
En Suisse aussi, les ouvriers ont réclamé le 1er mai 1890 des horaires allégés.
Le pays est l'un des rares, en Europe, avec une tradition ininterrompue de célébrations du 1er mai, selon le "Dictionnaire historique de la Suisse".
Le SEV vise le bloc bourgeois
Pour Giorgio Tuti, président du Syndicat du personnel des transports (SEV), les représentants des travailleurs font face à un bloc bourgeois et des milieux économiques qui n'ont de cesse de vouloir augmenter leurs profits.
Et de rappeler que son organisation est aux prises avec la Confédération pour éviter le dumping salarial (3600 francs par mois) aux conducteurs de locomotives de l'entreprise Crossrail.