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Les jeunes socialistes relancent le débat sur le langage épicène

Le langage épicène est un enjeu politique pour les jeunes socialistes. [Fotolia - Rodolphe Trieder]
Les jeunes socialistes suisses relancent le débat sur le langage épicène / Le Journal du matin / 2 min. / le 1 mai 2015
Alors que l'usage du féminin et du masculin s'est généralement imposé dans les textes de lois et dans les administrations, des progrès doivent être faits dans les entreprises, selon les jeunes socialistes.

L'égalité hommes-femmes est une priorité des socialistes en cette année électorale. Et les jeunes du parti vont encore plus loin: ils demandent l'égalité salariale et l'égalité des chances, mais aussi l'égalité dans le langage. C'est ce que l'on désigne comme le langage épicène, utilisant des mots pouvant être employés indifféremment au masculin ou au féminin.

Partis appelés à montrer l'exemple

"Il y a de nombreuses petites chicanes dans le langage qui laissent entendre que la femme n'est pas l'égale de l'homme et c'est des choses qui doivent changer dans les habitudes", explique François Clément, vice-secrétaire central de la Jeunesse socialiste suisse (JSS). Et les partis doivent montrer l'exemple, estime le mouvement.

Plusieurs pistes sont évoquées, notamment avec des formules neutres en français. "Par exemple de dire une élection à la présidence et non pas l'élection du président, laissant entendre ainsi qu'autant une femme qu'un homme peut se présenter à ce poste", note François Clément. "Evidemment, quand on parle de langue, chaque solution doit s'adapter à la langue qu'on utilise", précise-t-il.

Et en allemand, les jeunes socialistes vont jusqu'à préconiser un artifice graphique qui s'adresse aux personnes transgenres.

Les Verts précurseurs

Mais bien avant eux, les Verts se sont préoccupés de cette question. Leurs statuts sont écrits uniquement au féminin depuis la création du parti. "On a été les premiers à parler de la féminisation de la langue", rappelle Miriam Behrens, secrétaire générale des Verts suisses.  "On a choisi de faire des statuts uniquement au féminin pour montrer que, pour nous,  c'est important qu'on fasse attention au genre aussi dans la langue", explique-t-elle.

La droite moins sensible

A droite, on est beaucoup moins réceptif. Chez les PLR, il arrive que le masculin s'impose pour des questions de lisibilité. A l'UDC, on rappelle qu'il y a des questions plus importantes que celle-là, raison pour laquelle une simple note rappelle que les documents s'adressent tant aux hommes qu'aux femmes, sans d'autres précautions de langage.

Pietro Bugnon/oang

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