"Le système actuel est dépassé", affirme Doris Leuthard, en évoquant la révision de la LRTV sur laquelle le peuple s'exprimera le 14 juin. La conseillère fédérale souligne notamment l'obsolescence d'un système de redevance basée sur la possession d'une radio ou d'une télévision.
"Aujourd'hui, avec les appareils connectés, tout le monde a accès aux programmes", constate la conseillère, qui rappelle au passage la baisse de la redevance pour les ménages (de 462 à 400 francs) et l'exonération de 75% des entreprises (PME au revenu annuel inférieur à 500'000 francs) si la nouvelle loi est acceptée.
"Solidarité"
Au sujet de la redevance suisse, la plus élevée d'Europe, la conseillère explique: "Nous sommes un pays à quatre langues. Produire des émissions dans toutes les langues nationales nous coûte quelque chose, mais c'est un geste de solidarité, de culture suisse."
A la jeune génération, qui s'est habituée à du contenu disponible gratuitement en ligne, la conseillère rétorque: "Une entreprise doit bien les produire, ces contenus trouvés en ligne!"
Réécoutez le sujet du 12h30: "Un comité politique et culturel romand apporte son soutien à la LRTV".
kkub
Le service public cible d'attaques
Déplorant les attaques des milieux économiques (l'Union suisse des arts et métiers combat la nouvelle loi par un référendum), Doris Leuthard affirme: "Ils pensent que si on affaiblit le service public, l'argent viendra vers les médias privés. C'est faux."
"Les missions du service public sont définies dans la Constitution, et comprennent notamment la culture, l'entertainment, et le sport. Si on veut une discussion sur le service public, ce n'est pas maintenant, il faudrait changer la Constitution."
Or, modifier la Constitution prend au moins 6 ans, selon la conseillère. "Et entretemps, on resterait avec un système antique et 5 millions de ménages qui paient trop. Pour avoir une discussion sur le service public, c'est cher payé."