"Les Autrichiens sont plus professionnels que nous. Cela fait longtemps qu'ils savent parler aux équipes américaines. Ils ont des packages plus intéressants", analyse Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse.
Avant les années 2000, les lieux de tournage étaient choisis en fonction du scénario. Aujourd'hui, les sites les moins chers sont souvent privilégiés. Ainsi, de nombreux pays d'Europe proposent des incitations fiscales ou financières pour attirer les producteurs, ce qui n'est pas le cas en Suisse.
C'est évident que nous irons plus facilement dans un pays qui a une incitation financière, à valeur, service et décor égaux.
Fonds pour les tournages suisses
"En Croatie, 20% des dépenses nous sont revenus. (...) C'est évident que nous irons plus facilement dans un pays qui a cette incitation, à valeur, service et décor égaux", explique Francine Lusser de Tipimages Productions, dont le dernier film a été tourné en Macédoine, Croatie et Irlande.
Face à ce phénomène, l'Office fédéral de la culture va soumettre au Parlement un projet de fonds de soutien de 6 millions de francs par an pour les tournages en Suisse.
Claire Braillard/jvia
>> Reportage complet dans l'émission TTC.:
James Bond et la Suisse
Les aventures de James Bond ont plusieurs fois eu la Suisse comme décor, peut être en raison des origines vaudoises que lui a données son créateur Ian Fleming.
En 1969, le Schilthorn et le restaurant tournant du Piz Gloria avaient notamment crevé l'écran dans "Au service secret de sa majesté" de Peter Hunt. Quarante-cinq ans plus tard, l'exposition James Bond World y attire plus de 200'000 touristes par année.
Le barrage de Verzasca, au Tessin, où la doublure de Pierce Brosnan saute à l'élastique dans Goldeneye (1995), jouit également de la notoriété du film.
Selon Daniel Haberthür, président du fan club suisse de James Bond interrogé par Swissinfo, la plupart des scènes de ski du célèbre agent secret ont été tournées en Suisse, notamment la scène d'ouverture de L'espion qui m'aimait (1977), à St-Moritz.
L'équipe de tournage de James Bond est également venue en Suisse pour Bons baisers de Russie (1963), Goldfinger (1964) et Dangereusement vôtre (1985).
Jusqu'à 180'000 francs par jour
Les tournages en Suisse sont intéressants pour l'image du pays, le tourisme, mais également pour l'économie locale. Selon les chiffres que s'est procurés TTC, une grosse équipe étrangère dépense jusqu'à 180'000 francs par jour sur les lieux du tournage.
En 2012, le cinéaste russe Nikita Mikhalkov était par exemple venu tourner son film "Sunstroke" au Bouveret, car le Léman est le seul lac d'Europe qui possède encore une flotte de bateaux à vapeur. La production y avait dépensé 5 millions de francs. "Pour cette opération qui a duré 5 semaines, il y a eu la location de 3 bateaux de la CGN, 80 salariés, de la construction, des costumes, de la figuration...", détaille le producteur Heinz Dill.
A Genève, le tournage de "Syriana", avec George Clooney et Matt Damon, en 2004, avait rapporté plus d'un million de francs pour six jours sur place.