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Le stérilet s'impose de plus en plus face à la pilule en Suisse

Santé: le stérilet est à nouveau recommandé par les gynécologues
Santé: le stérilet est à nouveau recommandé par les gynécologues / 19h30 / 2 min. / le 2 juin 2015
Fortement déconseillé comme premier moyen de contraception par les gynécologues il y a encore quelques années, le stérilet fait son grand retour en Suisse et séduit de plus en plus de jeunes femmes.

Proposé avec ou sans hormones, le stérilet ou dispositif intra-utérin (DIU) s'impose comme alternative à la pilule en Suisse. Un exemple? Pour ses deux DIU hormonaux (Mirena et Jaydess), le distributeur Bayer Suisse affichait un chiffre d'affaires de 888 millions de francs l'an dernier, contre à peine 171 millions en 2006.

On voit clairement une demande qui augmente de la part des jeunes femmes

Dorothea Wunder, Société suisse de gynécologie

Ce succès s'explique notamment par l'efficacité de ce mode de contraception. Grâce à ce dispositif, les grossesses non désirées sont moins fréquentes, atteste un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS): 0,2 % avec un stérilet aux hormones et 0,6 % avec un stérilet au cuivre, contre 8% avec la pilule. "On voit clairement une demande qui augmente de la part des jeunes femmes", explique Dorothea Wunder, membre active de la Société suisse de gynécologie.

Les polémiques sur le risque de thrombose autour des pilules de 3e et 4e générations favorisent également le phénomène, poursuit Dorothea Wunder: "Cela a clairement mis en angoisse les jeunes femmes."

Pour l'instant en Suisse, de nombreux gynécologues continuent toutefois de proposer la pilule comme premier moyen de contraception aux jeunes filles, réservant en principe le stérilet aux femmes qui ont déjà eu un enfant. Selon un sondage de l'Office fédéral de la statistique de 2012, le stérilet est utilisé par 12,9 % de la population suisse, derrière le préservatif (37,8 %) et la pilule (31,6%).

De son côté, la Société suisse de gynécologie n'édicte aucune directive officielle en la matière (voir encadré sur les recommandations à l'étranger).

Une diabolisation de près de 40 ans

On a craint pendant longtemps des infections

Isabelle Navarria, cheffe de clinique - gynécologie HUG

"On est loin d'un consensus unanime au sein de la profession, car les informations peinent à être diffusées", explique Isabelle Navarria, cheffe de clinique au sein du département de gynécologie aux Hôpitaux universitaires de Genève. "On a craint pendant longtemps des infections associées au stérilet, pouvant conduire à une infertilité. Or, les études récentes montrent clairement que ce n'est pas le cas", ajoute-t-elle.

Les craintes qui entourent le stérilet remontent aux années 1970. Un stérilet défectueux  - Dalkon Shield - avait été vendu aux Etats-Unis à près de 2,5 millions de femmes, entraînant de nombreuses infections et même des décès. Résultat: 200'000 plaignants pour l'un des plus retentissants procès de l'histoire médicale.

Mélanie Ohayon, Aline Inhofer et Kevin Gertsch

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Le stérilet recommandé en France et aux Etats-Unis

La Haute autorité de santé en France a émis en 2004 une recommandation officielle dans la prescription de stérilets aux femmes qui n'ont jamais eu d'enfant.

Aux Etats-Unis, l'Académie de pédiatrie recommande même le stérilet aux jeunes femmes dès l'âge de 15 ans.

Le stérilet au cuivre, contraception la moins chère du marché

- Stérilet au cuivre: 3-5 francs par mois

- Stérilet hormonal: 15 francs par mois

- Pilule: 6-10 francs par mois (avec générique), et jusqu'à environ 20 francs par mois