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L'économie défend son propre modèle pour freiner l'immigration

Heinz Karrer, président d'Economiesuisse. [Keystone - Peter Klaunzer]
L'économie défend son propre modèle pour freiner l'immigration / Le 12h30 / 1 min. / le 29 mai 2015
Les milieux économiques ont rejeté vendredi à Berne le projet gouvernemental de mise en oeuvre de l'initiative contre l'immigration de masse. Ils défendent leur propre clause de sauvegarde.

Le modèle du Conseil fédéral ne tient pas suffisamment compte des besoins de l'économie et s'avère plus strict que l'initiative, soulignent Economiesuisse et l'Union patronale Suisse. Les deux organisations, qui ne veulent pas entendre parler de contingents, ont donc à nouveau plaidé vendredi à Berne pour leur propre solution: une clause de sauvegarde. Ce modèle, qu'elles ont affiné, reste à leur avis le seul moyen de sauver les bilatérales.

Un modèle à deux étages

Dans leur modèle de clause de sauvegarde, les deux organisations prévoient deux plafonds annuels fixés par le Conseil fédéral.

En cas de dépassement du premier plafond, des contingents temporaires seraient introduits. S’ils ne permettent pas de freiner l’immigration et que le second plafond est atteint, l’immigration serait alors totalement gelée.

Cependant, tant que le premier plafond n’est pas atteint, les ressortissants de l'UE et des pays de l'AELE continuent de bénéficier de la libre circulation totale des personnes.

Heinz Karrer, patron d'Economiesuisse, estime qu’aujourd’hui le premier plafond devrait être fixé en-dessous des 80'000 personnes, soit le solde migratoire 2014, pour tenir compte de la volonté du peuple de réduire l'immigration.

Objectif prioritaire: éviter la clause de sauvegarde

Mais l'objectif des milieux économiques reste de ne jamais avoir à activer cette clause de sauvegarde. Pour y parvenir, Economiesuisse et l'Union patronale listent trois domaines d'action:

- Il faut engager davantage de main d'œuvre indigène, ils assurent y travailler.

- L'Etat doit faire un effort: le secteur public (santé et administration compris) emploie, selon eux, deux tiers des travailleurs étrangers contre un tiers pour le privé. L'économie ne veut pas être la seule à se serrer la ceinture.

- Autre concession demandée à l'Etat: une politique plus stricte en matière d'asile et de regroupement familial.

Pas de quoi satisfaire l'UDC, qui a immédiatement répliqué: elle accuse les associations économiques de tromper le peuple.

Coralie Claude/oang

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