LRTV: les régions linguistiques divisées
Les avis sont toujours partagés concernant la révision de la Loi sur la radio et la télévision (LRTV), à 11 jours de la votation populaire. Le camp du "non" a gagné du terrain et le texte reçoit désormais 47% d'opinions défavorables, soit une hausse de 2 points par rapport au premier sondage SSR publié il y a un mois. Les personnes sondées par gfs.bern sont 43% à se déclarer en faveur de la modification (-3 points), alors que la part d'indécis a progressé à 10% (+1 point).
Une polarisation des opinions est observée selon les régions linguistiques (voir le détail ci-dessus). Un vote favorable semble se profiler dans la partie francophone du pays, avec une affirmation du "oui" à 55% (+9 points), et au Tessin (53% de "oui", +12 points). En Suisse alémanique, en revanche, l'opinion reste clairement défavorable à une modification de la LRTV, avec 53% de "non" (+6 points)
La majorité des soutiens provient des rangs de la gauche (66% de "oui" pour le PS, 61% pour les Verts) et du PDC (52% de "oui" contre 44% de "non"). Mais la loi est rejetée par les sympathisants des partis de droite, surtout du côté de l'UDC (72% d'avis défavorables), mais aussi 56% au PLR.
Par ailleurs, la LRTV est majoritairement rejetée par les personnes de plus de 65 ans, avec 60% d'opinions défavorables. Elle est en revanche acceptée chez les 40-64 ans et les 18-39 ans.
DPI: les Romands indécis
L'issue du scrutin sur le diagnostic préimplantatoire (DPI) reste "ouverte", selon gfs.bern. Si les opinions favorables ont l'avantage (46%, +6 points) face au "non" (40%, -4 points), 14% des sondés se déclarent encore indécis (-2 points).
La part des indécis atteint même 26% en Suisse romande, malgré une tendance générale en faveur du texte (49% de "oui").
Les Tessinois accepteraient également le DPI, avec 58% d'opinions favorables. La Suisse alémanique est plus partagée, avec 45% d'avis pour et contre.
Le DPI divise la droite. Il est soutenu par les sympathisants du PLR (56%) alors que ceux de l'UDC et du PDC disent non à respectivement 56% et 55%.
Bourses d'études: "non" des campagnes
Le plus grand retournement de situation concerne l'initiative sur les bourses d'études. Au moment du premier sondage, 49% des personnes interrogées se déclaraient en faveur du texte. Elles ne sont désormais plus que 38%, alors que les partisans du "non" ont pris l'avantage, à 50% (+13 points). La proportion d'indécis est de 12% (-2 points).
Le principal clivage sur cet objet oppose les habitants des zones rurales et ceux des zones urbaines. Si la part de sondés se déclarant opposés à l'initiative a augmenté pour tous les types de régions, c'est parmi les personnes vivant à la campagne qu'elle a fait le bond le plus significatif, à 63% (+21 points), contre 27% d'opinions favorables (-15 points).
Les habitants des grandes agglomérations sont nuancés. La part d'opposants grimpe de 25% à 42%, arrivant presque à égalité avec celle des partisans qui chute de 14 points, à 44%.
Impôt sur les successions: clivage gauche-droite
Un net refus de l'impôt sur les successions se dessine dans toutes les régions linguistiques. Les avis défavorables ont atteint 61% (+10 points), contre 34% (-4 points) de soutiens. De plus, la part d'indécis s'est réduite à 5% (-6 points).
Comme lors du premier sondage, les partis de gauche et de droite s'opposent de manière flagrante sur cet objet. Et, même à gauche, le texte a perdu des soutiens.
Ceux-ci proviennent encore largement des sympathisants des Verts (60%, -17 points) et du PS (65%, -6 points), malgré une baisse de leurs intentions de vote favorables. Les partisans du PDC (68% de "non"), du PLR (86% de "non") et de l'UDC (84% de "non") y restent pour leur part clairement opposés.
Valentin Tombez et Jessica Vial
La méthode
Ce deuxième sondage a été réalisé par l'institut de sondage gfs.bern pour le compte de la SSR entre le 22 et le 30 mai 2015, par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de 1405 citoyens ayant le droit de vote.
La marge d'erreur s'établit à plus ou moins 2,7% selon gfs.bern.