Le conseiller national Jean Christophe Schwaab (PS/VD), invité du Journal du Matin pour défendre l'introduction d'un impôt sur les successions pour financer l'AVS, soumis au vote le 14 juin, avait affirmé que malgré les taxes existantes, les inégalités se sont creusées.
"Les riches deviennent toujours plus riches pendant que les classes modestes et moyennes tirent la langue, et voient leur revenu stagner au mieux, voire même diminuer", déclarait le socialiste.
L'émission Factuel a vérifié l'affirmation dans son émission de jeudi: le constat est "plutôt faux", les inégalités ne se sont pas vraiment renforcées en Suisse concernant le revenu disponible, c'est-à-dire après impôts et dépenses obligatoires.
La classe moyenne progresse le mieux
Selon les données de l'Office fédéral de la statistique (OFS), les différents indicateurs de richesse sont restés stables entre 1998 et 2012 dans la société en général.
Dans la classe moyenne, le constat est même plutôt positif, puisque c'est là que le revenu disponible a le plus progressé sur cette période (13%), alors qu'il augmenté d'à peine 9% dans les deux autre groupes de revenus.
De manière générale, il n'y a pas eu de polarisation des groupes de revenus entre 1998 et 2012, la part de la population appartenant à la classe moyenne est restée stable.
Pas de bond de la pauvreté
Dans les classes les plus défavorisées d’un point de vue statistique - puisque la pauvreté est mesurée avec des seuils - le constat n'est pas vraiment négatif non plus, puisque le taux et l'écart de pauvreté ont très légèrement diminué depuis 2007.
En quête d'égalité
Globalement, la Suisse est un pays à fortes inégalités. Les analyses divergent toutefois: on pourrait considérer que le système fonctionne mal car la situation ne s'est pas, en substance, améliorée. D'un autre côté, et d'un point de vue statistique, on constate que les revenus après transferts de l'Etat sont répartis de manière plus égalitaires que les revenus avant redistribution.
Ci-contre, l'évolution des ponctions étatiques entre 1999 et 2011 montre une augmentation des charges élevées chez les revenus élevés, et une augmentation des charges faibles chez les revenus modestes.
Loïs Siggen Lopez