Le porte-parole du Ministère public de la Confédération (MPC) André Marty a confirmé à la SRF qu'une perquisition a été menée dans un hôtel genevois le 12 mai dernier et que du matériel informatique a été confisqué. "Le but de cette perquisition était d'une part de mettre à l'abri des informations et d'autre part de constater si des systèmes informatiques ont pu être infectés par des virus."
Le MPC a ouvert une procédure pénale contre inconnu, après avoir obtenu le feu vert du Conseil fédéral. Des informations du Service de renseignement de la Confédération (SRC) sont à l'origine de cette initiative. Le MPC soupçonne une activité interdite d'un service de renseignement étranger.
"Ce n'est pas bon mais ce n'est pas une catastrophe pour l'image de la Suisse", a estimé le conseiller fédéral Ueli Maurer jeudi soir dans l'émission Forum.
Ordinateurs, téléphones et même ascenseurs visés
L'entreprise de sécurité informatique Kaspersky affirme avoir découvert un virus espion très sophistiqué qui aurait touché trois des hôtels ayant accueilli les négociations sur le nucléaire iranien. L'Intercontinental et le Palais Wilson à Genève, le Beau Rivage à Lausanne ou le Royal Plaza à Montreux sont potentiellement des cibles de cette attaque.
La société informatique a d'abord découvert le virus dans ses propres serveurs. Une recherche mondiale sur des centaines de milliers d’ordinateurs a ensuite révélé que trois hôtels dans le monde étaient touchés. Trois hôtels avec un point commun: l’accueil des négociations iraniennes.
Le Wall Street Journal avait déjà affirmé en mars dernier que les pourparlers sur le nucléaire iranien en Suisse avaient été espionnés par les Israéliens. Cette opération d'espionnage aurait débuté lors du round de négociations lancé à Genève en novembre 2013 et qui s'est poursuivi au bout du Léman puis à Montreux et à Lausanne, avant de retourner à Genève (Lire: Israël aurait espionné les négociations sur le nucléaire iranien).
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