Le ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter était à Bakou, en Azerbaïdjan, vendredi pour assister à la cérémonie d'ouverture des premiers Jeux européens. Il est rentré à bord de l'avion du Conseil fédéral avec le journaliste Emin Huseynov, qui craint pour sa vie.
Dans une interview exclusive à l'émission Forum de la RTS, le conseiller fédéral assure qu'il s'agit du fruit de longues négociations et non d'un "coup d'éclat". Il souligne que la Suisse est impliquée car c'est là que le "défenseur des droits de l'homme" a demandé refuge il y a plus d'une année.
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Rôle de facilitateur
"Notre rôle était de faciliter le lien entre Emin Huseynov et l'Etat d'Azerbaïdjan, dans une situation bloquée" a précisé Didier Burkhalter, qui reconnaît avoir saisi l'occasion de l'ouverture des Jeux pour se rendre sur place.
"Le Conseil fédéral était au courant de la démarche, mais ne s'attendait pas à un accord aussi rapide", assure l'ancien président de l'OSCE, qui a pu faire valoir ses contacts avec le président Ilham Aliyev.
Pas de précédent créé
La situation pourrait-elle donc créer un précédent ? "Non, on ne peut pas entrer facilement dans une ambassade. Cela reste une situation exceptionnelle, où la personne est véritablement en danger. Et la Suisse, selon les principes qu'elle essaie de défendre, ne ferme pas ses portes".
"Cela ne pose pas non plus la question de réintroduire les demandes d'asiles dans les ambassades. On parle ici d'un cas d'aide humanitaire immédiate, pas d'une demande enregistrée", précise Didier Burkhalter.
jvia
Washington salue la manoeuvre
Le département d'Etat américain a remercié la Suisse samedi soir pour avoir soutenu et aidé le journaliste azerbaïdjanais.
Il a également salué la décision du gouvernement azerbaïdjanais de permettre son départ, tout en l'appelant "à faire preuve de la même bonne volonté pour d'autres personnes considérées comme ayant été incarcérées en raison de leur activisme civique".