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Les Chinois escroqués avaient confiance "parce que c'était la Suisse"

Guo Hongxia a investi 20'000 dollars dans la société suisse API Premier Swiss Trust. [RTS - Raphaël Grand]
Les Chinois escroqués par une société suisse témoignent / Le 12h30 / 2 min. / le 17 juin 2015
La RTS a pu rencontrer des investisseurs chinois grugés par la société API Premiere Swiss Trust AG, désormais sous enquête. Ils pensaient que leur argent serait à l'abri en Suisse.

Yachts, voitures de luxes, petits fours... avec en toile de fond Genève: c'est la carte postale proposée aux investisseurs chinois dans la vidéo promotionnelle de la société API Premier Swiss Trust. Une société qui a attiré dans son sillage près de 30'000 personnes, ravies de placer leurs yuans sur la place financière helvétique.

Ces derniers pensaient que leur argent serait à l'abri en Suisse avec en prime un rendement record: 10% d’intérêt par mois. Au final, 1,2 milliard de francs ont été emportés dans un mécanisme financier transitant par Genève et Zurich, à travers la société API Premier Swiss Trust.

Confiance accordée "parce que c'était la Suisse"

"Ils nous ont montré des vidéos, ils ont organisé des fêtes et des événements pour nous montrer les plans d'investissements. Des directeur de API sont venus. Mais aussi des agents chinois et des anciens investisseurs qui ont partagé leur expérience personnelle et nous ont raconté comment ils avaient connu le succès", a expliqué à la RTS Tang Yajun, qui a perdu 400'000 yuan (60'000 francs).

Guo Hongxia - qui a investi l'équivalent de 20'000 francs - a pour sa part indiqué avoir fait confiance à cette société "parce que c'était la Suisse". "Nous espérons que le gouvernement suisse, et donc la FINMA, remplissent leur devoir et aident les investisseurs à récupérer leur argent", a-t-elle précisé.

Leurs témoignages décrivent un système d'investissement similaire au jeu de l'avion, ce système pyramidal où les investisseurs, attirés par des promesses de rendements élevés, sont rémunérés avec l'argent des nouveaux recrutés. Une escroquerie qui rappelle étrangement l’affaire Madoff.

Raphaël Grand, Shanghaï

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