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Le travail de l'ombre accompli par la diplomatie suisse en Birmanie

Aung San Suu Kyi s'est personnellement impliquée dans la concrétisation de ce code de conduite. [RTS - Laurent Bleuze]
2ème développement / Le Journal du matin / 3 min. / le 25 juin 2015
La Suisse a accompli un petit exploit en Birmanie, a appris la RTS, en réussissant à asseoir 73 partis politiques autour d'une table pour les faire rédiger un code de bonne conduite démocratique.

Ce code sera signé vendredi à Rangoon, en vue des premières élections législatives post-dictature prévues en novembre. Parmi ces 73 partis figurent le parti au pouvoir, autrement dit l'ex-junte, ainsi que celui d'Aung San Suu Kyi (la Ligue nationale pour la démocratie).

La figure de l'opposition birmane, prix Nobel de la paix, s'est impliquée personnellement. "En fin de processus, elle a elle-même relu tout avec son équipe et comparé les versions en myanmar et en anglais pour se rendre compte qu’il y avait encore des différences, et vraiment - mot à mot - voulu que les deux textes se correspondent", rapporte Tatiana Monney, conseillère en processus électoral et démocratie" au DFAE.

"Pas de recettes miracles"

Si la Suisse a soutenu la mise sur pied de cette charte, la demande est venue de la commission électorale birmane. "Ils ont réussi à se faire plus confiance (...) et ont déjà beaucoup appris dans la recherche de compromis, de tactiques aussi, ils ont appris aussi l’art politique."

Côté suisse on admet que fédérer 73 partis pouvait s'apparenter à une mission impossible, mais on tient à rester modeste: ce succès doit rester celui des Birmans. Si la Birmanie s'est tournée vers la Suisse, c'est grâce à sa réputation de médiatrice mais aussi parce qu'elle propose des solutions sur mesure.

"Il ne s’agit pas d’exporter notre modèle", se défend Tatiana Monney. "On propose justement de définir ce qui convient au contexte donné, on n’a pas de recettes miracles."

Coralie Claude

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Un vote anéantit les espoirs de présidence d'Aung San Suu Kyi

Le Parlement birman a rejeté jeudi un projet de loi visant à réduire le poids de l'armée en son sein. Cette mesure anéantit tous les espoirs de l'opposante Aung San Suu Kyi de pouvoir changer la Constitution, qui l'empêche d'accéder à la présidence.

Le projet d'amendement n'a "pas été adopté", a dit Shwe Mann, le président du Parlement, n'ayant pas réuni les plus de 75 % de voix nécessaires.

Le vote a eu lieu après trois jours de débats enflammés entre les soldats en uniforme et des députés élus qui examinaient un projet visant à réduire le pouvoir de blocage de l'armée au sein du Parlement. Cette mesure faisait tomber le pourcentage de votes nécessaire pour un changement de la Constitution à 70 %.