La cité rhénane, où des millions de tonnes de marchandises transitent chaque année, fait partie de la centaine de lieux sensibles (ports, gares de triages, voies de chemin de fer, moulins...) répertoriés par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Des endroits où des céréales sont transportées, transvasées ou transformées et qui sont exposés à la contamination par des OGM qui se seraient glissés dans le cargaisons.
Certaines graines s’échappent parfois des containers et poussent sur le territoire suisse. L'attention se porte surtout sur le colza transgénique, une plante qui se dissémine rapidement et qui est très bien adaptée à nos régions.
On importe en Suisse plus de 50% des denrées alimentaires et animales et ces denrées sont produites dans des pays où sont cultivés des OGM, notamment du colza
Le long des voies de chemins de fer, arrosées d'herbicides trois à quatre fois par an à des fins d'entretien, les plants indésirables sont vite repérés, car ils sont conçus pour résister aux traitements autorisés en Suisse.
Selon les relevés de l'OFEV, le nombre de plantes OGM est plutôt à la baisse en Suisse et une contamination par pollinisation a pu être exclue. Mais les cultures transgéniques augmentent dans le monde, ce qui accroît les risques de trouver des impuretés dans des containers.
Du printemps à l'automne 2014, le laboratoire cantonal de Bâle a analysé 1464 échantillons de plantes de colza dans le port de Petit-Huningue et à la gare de Bâle-Saint-Jean. Sur les 1414 échantillons prélevés dans le port, 43 se sont révélés transgéniques (avril et mai 2014). À la gare, seule une plante sur les 50 analysées était transgénique (avril 2014).
>> Voir le sujet dans le Journal de 19h30 sur RTS Un.
cab/Emmanuelle Jaquet
Quelle politique après le moratoire sur les OGM?
Les cultures d’OGM sont pour l'instant interdites en Suisse, sauf à des fins de recherche jusqu'à fin 2017.
L'avenir des organismes génétiquement modifiés (OGM) en Suisse sera tranché en 2015 par le Conseil fédéral.
Plusieurs options sont étudiées pour régler l'après-moratoire frappant les organismes génétiquement modifiés dans l'agriculture.
Les pistes vont de l'interdiction de la culture d'OGM à l'établissement de zones regroupant les agriculteurs souhaitant cultiver des plantes transgéniques en passant par l'établissement d'un bureau de surveillance.
Les paysans et le camp rose-vert sont opposés à tout assouplissement, mais plusieurs cantons, dont Genève et Fribourg, ont pris des mesures pour interdire les OGM sur leur sol avant la fin du moratoire.
Des tests autorisés
Actuellement, seules des disséminations expérimentales d'OGM sont autorisées de cas en cas par l'Office fédéral de l'environnement.