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"En Suisse, nous avons les moyens pour atteindre la sécurité alimentaire"

Natacha Litzistorf. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Natacha Litzistorf, présidente de la Fédération romande des consommateurs / L'invité de la rédaction / 22 min. / le 3 juillet 2015
"Notre sécurité alimentaire est en péril", regrette vendredi la présidente de la FRC et directrice d'Equiterre, Natacha Litzistorf. Elle estime toutefois que la Suisse a les moyens de lutter.

Des scandales mettant en cause la filière alimentaire font chaque jour l'actualité. Parmi les plus récents, on apprenait qu'une agnelle génétiquement modifiée avec une protéine de méduse se retrouvait dans l’assiette des consommateurs ou que les veaux mâles étaient de plus en plus souvent éliminés afin de favoriser la productivité.

>> Lire aussi : Les veaux mâles sont de plus en plus abattus dès la naissance

Interrogée dans le Journal du matin de la RTS, la présidente de la FRC et directrice d'Equiterre Natacha Litzistorf a souligné l'importance de fournir des aliments de qualité, sûrs et produits de la manière la plus naturelle possible, malgré le fait que la moitié des denrées alimentaires vendues en Suisse soient importées.

"Pas une utopie"

"Les priorités de la FRC ne sont pas une utopie. En Suisse, nous avons les moyens, au niveau normatif et technologique, pour agir concrètement afin d'atteindre la sécurité alimentaire", assure-t-elle.

"Dans le domaine de l'alimentation, les aspects environnementaux, sociaux et économiques doivent être à l'équilibre, car ils sont interdépendants", explique Natacha Litzistorf.

"Eliminer des intermédiaires"

"Nous travaillons à la FRC sur des principes qui permettraient de réduire les 'circuits', c'est-à-dire d'éliminer certains intermédiaires", explique-t-elle.Cela signifie-t-il qu'il faut se passer des distributeurs ? "Cela n'est pas possible à court terme et cela n'est pas un idéal. Il faut plutôt faire évoluer leurs pratiques et instaurer une certaine concurrence avec d'autres points de ventes locaux", répond Natacha Litzistorf.

Se passer des distributeurs n'est pas possible à court terme.

Natacha Litzistorf, présidente de la FRC et directrice d'Uniterre

La candidate verte à la succession de Daniel Brélaz à l'exécutif de Lausanne se dit aussi satisfaite que ces questions préoccupent les Suisses. Plusieurs initiatives pour la sécurité et la souveraineté alimentaires ont d'ailleurs été déposées. "Il y a du bon à prendre dans toutes ces initiatives. On peut toutefois regretter que pour certains acteurs, le contre-projet proposé par le Conseil fédéral ait été refusé. Cela aurait permis d'aller plus loin dans le débat politique".

jvia

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Promesses non-tenues du Cassis de Dijon

Avec la FRC, Natacha Litzistorf monte au créneau pour remettre le principe du Cassis de Dijon dans le débat politique.

Cette mesure de libéralisation du commerce susceptible d'alléger le budget des ménages n'a en effet pas tenu ses promesses: des denrées alimentaires non-conformes au principe de qualité suisse ont été introduites et il n'y a pas eu de baisse de prix.

"Il faut remettre en cause ce principe, car on ment au consommateur. On va continuer à faire arriver sur le marché suisse des produits qui sont de piètre qualité, c'est inacceptable. Nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre!", déclare Natacha Litzistorf, qui avait pourtant soutenu l'introduction du Cassis de Dijon.