"Des mesures d'amélioration de la sécurité routière peuvent être mises en place à court terme et à moindre coût, rendant ainsi le tunnel du Gothard encore plus sûr qu'aujourd'hui", selon Evi Allemann, présidente de l'Association transports et environnement (ATE) et conseillère nationale.
Dans les 15 ans à venir, soit la durée prévue pour aménager un deuxième tube, les systèmes d'aide à la conduite (assistants de régulation de distance et de maintien de la trajectoire, par exemple) auront évolué et seront devenus des standards chez les constructeurs, pronostique l'ATE. Traverser un tunnel bidirectionnel ou à directions séparées ne changera rien en matière de sécurité.
Réduire la vitesse?
A court terme, le Conseil fédéral a déjà approuvé l'installation d'un portail thermique à l'entrée nord du tunnel pour détecter les véhicules en surchauffe.
L'ATE propose aussi de réduire la vitesse de 80 km/h à 60 km/h, arguant que le gain de sécurité compenserait les 4 minutes de traversée supplémentaires.
ats/jvia
Un projet décrié
Le projet de construction d'une deuxième galerie routière au Gothard est soutenu par le Conseil fédéral et la majorité du Parlement, afin de pouvoir assainir le tunnel existant construit en 1980. Le nouveau tunnel doit être construit en sept ans dès 2020. Ensuite, celui ouvert en 1980 doit être fermé et assaini. A partir de 2030, les deux galeries seront exploitées chacune sur une voie.
Le PS, les Verts et les Vert'libéraux ainsi que plus de 50 organisations locales et régionales ont lancé un référendum contre ce projet. Après l'initiative sur la protection des Alpes en 1994 et le contre-projet à l'initiative Avanti en 2004, le peuple devra se prononcer pour la troisième fois sur un deuxième tunnel à travers le Gothard. Jusqu'ici, le "non" l'a toujours emporté.