Eau, récoltes et cochons, les conséquences du retour de la canicule

La carte de Météosuisse indiquait lundi un danger "marqué" de canicule en plaine (degré 3 sur 5) dans les cantons de Genève, Vaud, Valais et Neuchâtel. Cette nouvelle vague de chaleur durera plusieurs jours.

Alors que la dernière "vraie" pluie au nord des Alpes remonte au 22 juin, quels sont les risques pour le territoire suisse?

La situation est-elle pire qu'en 2003?

Il y a 12 ans, la sécheresse avait frappé le nord des Alpes de février à septembre. Seule la moitié des quantités habituelles de précipitations avait été enregistrée. Cette année, l'ensoleillement et la chaleur extrêmes ne règnent que depuis deux à trois semaines. Ainsi, grâce aux pluies du printemps dernier, les conditions sont bien meilleures qu'en 2003, a indiqué l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) vendredi.

Dans quel état se trouvent les cours d'eau?

Les débits de nombreux cours d'eau du Plateau, du Jura et du Tessin sont inférieurs à la moyenne saisonnière, révèle une carte de l'OFEV. Par ailleurs, leur température est nettement supérieure à la moyenne. Des maxima absolus sur 30 à 40 ans ont même été enregistrés. En revanche, les cours d'eau alimentés par les glaciers affichent généralement un débit normal. En outre, les températures des eaux souterraines ne sont que peu, voire pas du tout, influencées par la température de l'air.

Quel est l'impact de la chaleur sur les glaciers en Suisse ?

Les glaciers d'Aletsch (le plus grand des Alpes) et du Rhône ont depuis quelques jours perdu quotidiennement entre 8 et 12 cm d'épaisseur. L'été 2015 peut donc d'ores et déjà être qualifié de néfaste pour les glaciers. Durant la canicule de 2003, les glaciers suisses avaient perdu 3 à 5% de leur masse.

Faut-il s'inquiéter pour les nappes phréatiques?

Le niveau des nappes phréatiques est normal, avec une tendance à la baisse. Environ 80 % de l'eau potable en Suisse provient des eaux souterraines, qui ne réagissent qu'après des semaines voire des mois à un épisode de sécheresse. L'utilisation de l'eau peut néanmoins être déjà restreinte à certains endroits.

Quels sont les risques pour les récoltes?

En raison du manque de pluie, la production de légumes est tombée en souffrance. La semaine dernière, 460 tonnes de salades Iceberg ont ainsi été récoltées en Suisse contre 725 l'an passé à la même période. En outre, les pommes de terre ne poussent quasiment plus au-dessus de 25 degrés et les betteraves au-dessus de 30 degrés. Toutefois, la situation est moins pire qu'en 2003, l'irrigation étant toujours autorisées (sous conditions toutefois dans le canton de Fribourg).

>> Voir "Les agriculteurs de la Broye (FR) font face à la sécheresse" :

Quel est le niveau de danger d'incendie?

Quasiment dans toute la Suisse romande, le risque d'incendie en forêt est maximal (5 sur 5). En Suisse centrale, au Tessin et dans les Grisons, le risque de feu de forêt est "fort" (4 sur 5).  La majorité des cantons ont interdit de faire du feu.

>> Voir "Le risque d’incendie est important" :

La concentration en ozone est-elle marquée?

Des valeurs très élevées ont été enregistrées au sud des Alpes. Néanmoins, le vent contribue à répartir les particules, ce qui n'était guère le cas en 2003.

Comment les animaux vivent-ils la canicule?

Les animaux ne sont évidemment pas épargnés. Les cochons en particulier souffrent car il ne peuvent pas suer et seule la boue peut protéger leur peau des coups de soleil. Dans les cours d'eau, les hausses subites de températures peuvent stresser les poissons et les rendre plus vulnérables aux maladies.

>> Voir "La canicule a des effets dévastateurs sur les martinets" :

A lire également: les recommandations de l'Office fédéral de la santé pour faire face à une canicule

bri