Le 16 juillet, l'exploitant Axpo a annoncé une prolongation de la révision du réacteur de trois mois pour Beznau 1. Pour Greenpeace, cette mise hors service temporaire avec tout le préjudice financier qu'elle entraîne, démontre qu'il ne s'agit pas d'un problème bénin, a indiqué mercredi l'organisation écologiste.
La nature des défaillances relevées dans la plus ancienne centrale nucléaire au monde reste toutefois peu claire en l'état, a souligné Greenpeace qui dénonce un manque de transparence.
Cuve de pression concernée
Seule certitude, c'est la cuve de pression du réacteur qui pose problème. Soit le coeur qui contient le combustible à l'uranium hautement radioactif et où se déroule la réaction en chaîne, a-t-elle rappelé. Mais ni le nombre, ni la taille ni la localisation des défauts n'ont été communiqués.
C'est à l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) de décider d'une remise en service de Beznau 1. "Je doute que l'IFSN soit en mesure d'analyser correctement de telles faiblesses dans un délai de quelques semaines", estime Florian Kessler, spécialiste des questions nucléaires de Greenpeace.
La tâche s'avère en effet délicate, les constats effectués sur la centrale étant inédits en Suisse (voir encadré plus bas).
Exigence de transparence
Pour Greenpeace, il importe qu'un groupe d'experts parfaitement indépendants des intérêts nucléaires soit associé à cette décision. L'organisation demande en outre que la transparence la plus complète soit garantie lors de la publication des analyses.
Enfin, elle estime qu'une analyse de toutes les centrales nucléaires suisses aux ultra-sons doit être menée. Ce test n'était en effet pas exigé lors des tests de résistance de sûreté de l'UE.
ats/mre
Défaut matériel?
Axpo a évoqué un éventuel défaut du matériau. Mais pour Greenpeace, cette hypothèse lui paraît problématique puisque les défaillances se trouvent dans la paroi de la cuve de pression, inaccessibles et seulement décelables grâce à un examen par ultrasons.
L'IFSN attend désormais d'Axpo que les indications par ultrasons soient examinées plus en profondeur et évaluées. Le réacteur 1 ne pourra être redémarré que lorsque la sécurité des cuves de pression sera garantie, a-t-il fait savoir.