"Le procureur général de la Confédération a ouvert de nombreuses enquêtes en relation avec l'affaire Petrobras", a expliqué la porte-parole du MPC. L'une d'elle "concerne le groupe de BTP brésilien Odebrecht", a-t-elle précisé jeudi.
"Les premiers résultats de ces enquêtes indiquent que la place financière suisse a été sérieusement affectée par le scandale, avec de nombreuses personnes et sociétés accusées ou reconnues coupables au Brésil d'avoir effectué des transactions suspectes sur des comptes en Suisse", a-t-elle ajouté.
Pots-de-vin versés en Suisse
"D'après les premières constatations, on soupçonne des sociétés appartenant au groupe Odebrecht d'avoir versé des pots-de-vin via des comptes suisses à d'anciens dirigeants de Petrobras", a affirmé la porte-parole du MPC.
Odebrecht est en pleine tourmente, alors que son président, Marcelo Odebrecht, et plusieurs autres directeurs du groupe, ont été arrêtés le 19 juin dans le cadre de l'enquête sur la corruption autour de Petrobras.
ats/afp/mre
Banques genevoises en première ligne
En mars dernier, le procureur général avait indiqué que les investigations "ont permis de découvrir plus de 300 relations d'affaires avec plus de 30 établissements bancaires en Suisse, par lesquelles les versements pour corruption (...) ont vraisemblablement transité".
D'après ce qui est ressorti dans les médias brésiliens des auditions d'un ex-directeur de Petrobras, ce scandale touche particulièrement des banques genevoises.
Selon l'enquête brésilienne principale en cours, des entreprises se sont réparties de 2004 à 2014 les marchés de Petrobras en payant à tour de rôle des pots-de-vin à des directeurs de la compagnie en échange de contrats. Une partie de ces commissions était reversée à des personnalités politiques, en majorité des députés et des sénateurs de la coalition de centre gauche au pouvoir.