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Vers une coupe de plus de 100 millions dans l'aide au développement

Opacité, budget surévalué et politique de l'arrosoir, la DDC est sous les feux des critiques. [Keystone - Urs Flueeler]
La Direction du Développement et de la Coopération sous pression / Le Journal du matin / 4 min. / le 24 juillet 2015
Le Conseil fédéral souhaite que l'aide au développement économise plus de 100 millions de francs en 2016, sur un budget de deux milliards, selon des chiffres obtenus par la RTS vendredi.

Interrogé par la RTS, Manuel Sager, directeur de l'aide au développement, se veut rassurant et rappelle que cette mesure d'économie doit d'abord passer devant le Parlement à la fin de l'année. Et d'ajouter que même si cette réduction est maintenue, elle ne devrait pas entraîner de suppressions de postes.

Il assure également que les missions actuelles resteront les mêmes, tout en admettant que certains projets pourraient être mis en attente.

Sachant que, dès 2017, la Confédération devra économiser un milliard de francs par an, la DDC pourrait toutefois devoir prendre des mesures plus radicales: "Si on est forcé de faire des coupes, nous devrons faire ce qui est nécessaire", lâche Manuel Sager, sans préciser les secteurs qui pourraient être touchés.

Critiques "fermement rejetées"

Face aux critiques de certains élus UDC, qui reprochent notamment à la DDC une certaine opacité, Manuel Sager se défend: "Je rejette fermement cette critique. On sait très bien où va l'argent: il y a notre site internet ainsi que des rapports d'activités qui sont établis". Il cite également une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui place la Suisse au 6e rang mondial en matière de transparence du financement du développement.

Le signal semble toutefois avoir été entendu, puisque, selon la RTS, la DDC va accélérer le rythme de publication de ses rapports, jusqu'à quatre par année, contre deux actuellement.

"Nous ne menons pas une politique de l'arrosoir"

Egalement accusé de mener une politique de l'arrosoir, Manuel Sager assure que la DDC sait clairement fixer des objectifs: "Il y a une stratégie chaque quatre ans que nous soumettons au Parlement. Actuellement, dans le crédit-cadre Sud, nous avons par exemple 20 pays et régions de priorité".

Pietro Bugnon/hend/kg

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