Après avoir passé cinq au Conseil fédéral, Elisabeth Kopp, première femme au gouvernement, avait démissionné en 1989, à la suite d'une plainte déposée à son encontre pour violation de secret de fonction. L'ancienne ministre de la Justice était en effet soupçonnée d’avoir transmis des informations confidentielles à son mari, lui-même inquiété pour blanchiment d’argent.
Interrogée vendredi par la RTS sur les similitudes entre cette affaire et celle dont a fait l'objet la conseillère nationale Christa Markwalder avec le "Kazakhgate", l'ancienne élue du Parti radical-démocratique a été catégorique: "Les circonstances sont complètement différentes, d'autant plus que Markwalder a vraiment violé le secret de fonction, chose que je n'avais pas faite (Elisabeth Kopp a été acquittée par le Tribunal pénal fédéral en 1990, ndlr.)".
"Profonde dépression"
Après son départ du gouvernement, la Zurichoise a subi bon nombre de critiques, parfois personnelles. Comment a-t-elle vécu cette période? "Ca n'a vraiment pas été facile. Je suis tombée dans une profonde dépression. (...) La blessure s'est maintenant refermée, mais les cicatrices sont toujours là et resteront toujours", a-t-elle expliqué.
Dans les mois qui ont suivi sa démission, Elisabeth Kopp s'est rendue à Florence où elle a fait des études en droit européen et droit de l'Homme: "Quand je suis rentrée en Suisse, j'ai intégré le bureau de mon mari".
La politique, "pas une bonne base pour les amitiés"
L'ancienne élue a-t-elle gardé des amis en politique? "Non pas tellement... Je m'entendais bien avec Jean-Pascal Delamuraz (Parti radical-démocratique) et Kurt Furgler (PDC), mais la politique n'est pas une bonne base pour les amitiés".
Pietro Bugnon/hend
Affaire Christa Markwalder "classée"
Le bureau du Conseil national a décidé le 1er juin de ne pas sanctionner la conseillère nationale Christa Markwalder (PLR/BE) pour avoir violé le secret de commission.
"L'affaire est ainsi réglée et classée", a estimé le président de la Chambre basse Stéphane Rossini (PS/VS).
La commission compétente du National a de son côté refusé début juillet de lever l'immunité parlementaire de la conseillère nationale (PLR/BE).
La politicienne est sur la sellette pour avoir transmis des informations de commission parlementaire à une lobbyiste représentant les intérêts kazakhs.