Le secrétaire général du ministère Michele Valensise a fait part à l'ambassadeur de la vive préoccupation italienne face à la situation à la frontière entre l'Italie et le Tessin. Dans une note, le ministère dénonce des violations de la libre circulation des personnes, "en contradiction avec l'excellent état des relations bilatérales".
Depuis avril, le Tessin demande tant aux demandeurs d'un permis B en provenance des pays de l'UE et de l'AELE qu'aux frontaliers italiens un extrait de leur casier judiciaire.
Berne et Rome "n'ont pas digéré"
Interrogé par la RTS, le président du Conseil d'Etat tessinois Norman Gobbi assume et minimise la convocation de l'ambassadeur. "La réalité c'est que les mesures qu'on a trouvées pour le contrôle de la migration (...) n'ont pas été digérées ni par Berne ni par Rome. Mais pour nous au Tessin, elles sont très centrales pour la perception de la sécurité intérieur", a estimé l'élu de la Lega.
"L'italie doit après tout se poser la question de savoir pourquoi chaque jour 60'000 frontaliers viennent travailler au Tessin. Et pourquoi chaque année des milliers d'Italiens choisissent d'établir leur domicile au Tessin", a-t-il encore dit au micro de la RSI.
ats/gchi/Patrick Le Fort
Procédure contre la Suisse
Fin juin, l'Italie avait demandé à la Commission européenne d'ouvrir une procédure d'infraction contre la Suisse. Elle dénonçait l'augmentation par les autorités tessinoises du taux d'imposition cantonal pour les frontaliers, en vigueur depuis janvier.
La même période, le secrétariat d'Etat aux migrations avait jugé l'obligation de fournir un extrait judiciaire illégale. Début juillet, la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga avait de son côté indiqué lors de la visite du Conseil fédéral au Tessin qu'il fallait "respecter les accords internationaux".