La capitale vaudoise sera fixée sur son sort vendredi matin en Malaisie. Opposée à Brasov (Roumanie), Lausanne est donnée archi-favorite par les observateurs. "Tant que le coup de sifflet final n’a pas été donné, on ne connaît pas le vainqueur. J’ai connu énormément de matches qui ont basculé dans le temps additionnel", a averti l’invité du Journal du matin de la RTS, ancien arbitre international de football.
Depuis Kuala Lumpur, Philippe Leuba est néanmoins élogieux sur le projet lausannois. "Toute l’équipe a absolument tout donné pour cette candidature. Il n'y a pas eu une seule voix discordante en Suisse, c'est presque du jamais-vu. Nous avons senti partout de l'engouement, même dans les stations qui n'accueilleraient pas l'événement".
Un projet sportif avant tout
"Nous voulons amener l’olympisme dans le canton de Vaud, poursuit le ministre vaudois de l'Economie et du Sport. Il faut des événements tout près de soi pour s’intéresser au sport. Stéphane Lambiel, ambassadeur de Lausanne 2020, s’est destiné au patinage après avoir vu les Mondiaux dans sa ville en 1997", indique-t-il.
Amener les JO de la jeunesse à Lausanne, un objectif sportif ou économique? Philippe Leuba est catégorique. "Il s’agit d’une candidature sportive avant tout. Le but est de former les athlètes de demain à Lausanne. Nous voulons avoir tout à disposition pour les sensibiliser à des domaines aussi divers que la nutrition ou le rapport aux médias. Et aussi au dopage, pour lequel Lausanne créé un nouveau centre. Il s’agit aussi d’un projet éducatif et culturel."
"La Suisse a la capacité d’organiser les JO"
Le conseiller d'Etat vaudois insiste par ailleurs sur la taille humaine du projet. "Le budget est de 37 millions et a été extrêmement bien ficelé. Cela a été relevé par le CIO, qui insiste dans son agenda 2020 sur la volonté de redonner aux compétitions des dimensions humaines. Il n’y a aucune infrastructure qui subsistera sans avoir d’objectif précis après l’événement".
Organiser des JO de la jeunesse en Suisse, est-ce dès lors une forme de répétition générale avant de "vrais" Jeux? Philippe Leuba tempère. "Lausanne 2020 est un projet en soi, qui a une finalité. Il faut éviter de voir ce projet comme une première étape", indique le conseiller d’Etat vaudois. "Mais cela peut susciter d’autres envies, c’est sûr. La Suisse a la capacité d’organiser des JO, il faut voir si elle en aura la volonté. Une candidature multinationale, autorisée par l’agenda 2020 pour favoriser des candidatures raisonnables, pourrait être une solution".
asch
Tout le canton de Vaud concerné
Si Lausanne accueillerait les épreuves de sports de glace, dans une nouvelle patinoire devisée à 200 millions de francs, les Jeux olympiques de la jeunesse investiraient aussi les Alpes vaudoises: Les Diablerets, Leysin et Villars organiseraient respectivement les compétitions de ski alpin, de freestyle et de skicross. Avec des investissements prévus à hauteur de 40 millions de francs.
Le Jura vaudois n'a pas non plus été oublié. La Vallée de Joux a été choisie pour accueillir, si la candidature est victorieuse, les épreuves de ski nordique. Une opportunité unique pour cette région qui a par le passé a organisé des épreuves de Coupe du monde et qui considère Lausanne 2020 comme un formidable accélérateur de projets.
JO 2022: en Chine ou au Kazakhstan?
Si Lausanne sera fixée sur son sort, ce sera aussi le cas de Pékin et Almaty. La capitale chinoise est opposée à la ville kazakhe pour l'attribution des Jeux olympiques d'hiver de 2022. Pour Philippe Leuba, difficile de dégager un favori. "D'après les contacts que j'ai pu avoir ici, la course est très serrée. Almaty est en train de remonter", explique le conseiller d'Etat vaudois.
Du côté du Valais, on tient pour Pékin. Verbier, qui se verrait bien développer la station de ski qui doit voir le jour si la capitale chinoise venait à l'emporter, est partenaire de la candidature de Pékin. Le directeur de Télé-Verbier s'est d'ores et déjà rendu sur place.