Selon des chiffres du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) compilés par le quotidien zurichois, la proportion d'actifs a chuté de 20% à 3% ces 15 dernières années parmi les requérants. Et elle varie fortement d'un canton à l'autre. Par exemple, à Zurich, ils n'étaient que 0,5% à travailler en 2014, alors qu'à Obwald et dans les Grisons ce chiffre dépasse les 10%.
Des règles pareilles pour tous
Pourtant, les règles sont fédérales: interdiction de travailler les trois premiers mois et préférence aux nationaux et aux Européens. Mais certains cantons les appliquent avec moins de rigueur pour faciliter l'entrée sur le marché du travail aux requérants.
Selon le conseiller national Martin Candinas (PDC/GR), les Grisons n'hésitent pas à prendre les mesures que la loi leur permet et emploient les requérants notamment pour remettre en état les routes touristiques. Des travaux qui ne pourraient pas être financés par la collectivité en temps normal. "Je connais des présidents de commune qui sont contents. (...) Ils ont des gens qui travaillent et qui ne sont pas dans la rue", assure le député.
Des situations différentes
Dans le Jura, où la proportion de requérants actifs est nulle, et où le nombre de travailleurs frontaliers est élevé, les travaux de niche liés au tourisme sont rares. "Les permis N (dont sont au bénéfice les requérants) ne sont pas prioritaires sur le marché du travail. On a déjà bien à faire pour occuper les admis provisoires et les réfugiés statutaires", précise Francis Charmillot, directeur de l'Association Jurassienne d’Accueil des Migrants.
A Berne, la Confédération encourage l'intégration professionnelle des réfugiés et des admis provisoires, mais pas celle des requérants d'asile dont la demande n'a pas encore été examinée.
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Alexandra Richard/gchi
Part de requérants actifs dans les cantons romands
- Jura : 0%
- Fribourg: 1%
- Berne: 1,7%
- Valais: 2,6%
- Vaud: 3,5%
- Neuchâtel: 6%
- Genève: 6,6%
Les raisons du déclin
Selon le quotidien zurichois, le déclin de la part de requérants actifs en Suisse s'explique par plusieurs facteurs qui ont évolué depuis 2000. Tout d'abord, l'emploi des demandeurs d'asile est peu attrayant, surtout dans le secteur tertiaire, en raison de la libre circulation des personnes qui permet l'engagement à moindres coûts de travailleurs européens.
Deuxièmement, la loi fédérale interdit aux demandeurs d'asile d'exercer une activité professionnelle au cours des trois premiers mois après leur arrivée en Suisse. Et, après ce délai, les requérants sont toujours considérés comme des travailleurs étrangers, ce qui les handicape par rapport aux travailleurs helvétiques et aux ressortissants de l'Union européenne.