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La moitié des Suisses ignore le lien entre l'alcool et le cancer

La diffusion des connaissances scientifiques sur l’alcool reste nécessaire pour réduire les consommations à risque et protéger la santé de la population, selon Addiction suisse. [Keystone - Alessandro della Valle]
La diffusion des connaissances scientifiques sur l’alcool reste nécessaire pour réduire les consommations à risque et protéger la santé de la population, selon Addiction suisse. - [Keystone - Alessandro della Valle]
Seule une moitié de la population sait qu'il existe un lien de causalité entre la consommation d'alcool et certains cancers, selon un sondage d’Addiction Suisse publié jeudi.

Pas moins de 95,8% des gens pensent pourtant être suffisamment informés sur les effets de la consommation d’alcool, selon cette recherche mandatée par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Ces travaux réalisés dans le cadre du Monitorage suisse des addictions montrent que plus de 90% de la population sait que l’alcool nuit à l’enfant à naître, provoque des maladies du foie et qu’il est une cause d’accidents et de violences.

500 décès annuels

En revanche, seule la moitié des sondés voient un lien entre l’alcool et les cancers colorectaux (51,5%) et ceux de la bouche et de la gorge (46%). Le fait que l’alcool augmente le risque de cancer du sein n'est connu que par 20,5% des personnes interrogées.

Ces résultats sont en décalage avec le fait que, chaque année, près de 500 personnes meurent d’un cancer lié à l’alcool, soit 30% des 1600 décès dus à l’alcool en Suisse, souligne Addiction Suisse. Ce constat avait déjà été posé lors de la précédente enquête de 2012.

ats/fisf

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Les jeunes voient moins les risques

La limite de consommation à risque a été surestimée par une part non négligeable des personnes interrogées. Ainsi, 25% pensent de manière erronée que les hommes peuvent consommer sans risque quatre verres ou plus par jour. Pour les femmes, près de 31% des répondants n’ont pas estimé correctement la limite de moins de deux verres par jour.

Pour les personnes entre 15 et 24 ans, les risques liés à l’alcool sont jugés moins élevés et que les limites sont moins connues. Ainsi, près de 40% des personnes de cette tranche d’âge pensent que la consommation de 8 verres en six heures ne constitue aucun risque pour la santé.