Après plus de dix heures d'examen, la commission des institutions politiques de la Chambre du peuple a accepté le projet de réforme de l'asile par 14 voix contre 7 et 3 abstentions, ont indiqué vendredi les services du Parlement.
La révision vise à renforcer massivement la capacité des centres fédéraux sur le modèle des Pays-Bas. Le but est de centraliser le système et de trancher 60% des demandes en 140 jours au lieu des quelque 700 que prennent aujourd'hui en moyenne les cas complexes. Le renforcement des capacités d'hébergement dans les centres fédéraux constitue un défi qui s'amplifie avec l'afflux de réfugiés.
Propositions de l'UDC rejetées
L'UDC avait déjà échoué avec sa proposition de renvoi du projet. Ses 75 propositions d'amendement examinées en commission n'ont pas eu plus de chance. Les principaux éléments de la réforme ont été approuvés par tous les membres sauf l'UDC, précise la commission.
Le requérant dont la demande est traitée dans un centre de la Confédération doit avoir droit à un conseil et à une représentation juridique gratuits. Pour la majorité, ce n’est que de cette manière que les procédures de recours pourront être rapidement traitées dans les centres. L'UDC a déjà brandi la menace d'un référendum si cette disposition reste intégrée à la loi.
ats/mre
La gauche n'a pas lutté contre les tours de vis
Soucieuse de ne pas irriter les cantons, la gauche n'a pas réussi à torpiller un moyen de pression financière voulu par le Conseil des Etats.
Pour la majorité, la Confédération doit pouvoir réclamer aux cantons le remboursement de leurs indemnités forfaitaires s'ils n'assument pas leurs obligations en matière de renvoi des requérants déboutés.
Le camp rose-vert n'a pas tenté de revenir sur d'autres tours de vis contenus dans la réforme. Les sanctions devraient être durcies pour les migrants qui ne collaboreraient pas suffisamment.
Ceux qui ne se tiendront pas à la disposition des autorités pendant plus de cinq jours sans raison valable verront leur requête classée. Les requérants menaçant la sécurité devraient être placés dans des centres spécifiques.
Installations militaires disponibles
Pour résoudre la pénurie de places, les constructions et les installations militaires de la Confédération doivent pouvoir être temporairement utilisées pour l’hébergement de requérants sans autorisation cantonale ou communale, ni procédure d’approbation des plans.