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La Suisse accusée de lobbying en faveur de l'industrie pharmaceutique

La Suisse est accusée de faire du lobbying notamment en faveur de Novartis. [EPA/Keystone - Divyakant Solanki]
La Suisse accusée de lobbying en faveur de l'industrie pharmaceutique / Le Journal du matin / 1 min. / le 21 août 2015
La Suisse tente de dissuader la Colombie de déclarer d'intérêt public le Glivec, médicament anticancer de Novartis. Cette mesure faciliterait l'accès à des génériques moins coûteux.

Dans une lettre ouverte, la Déclaration de Berne et d'autres organisations suisses, européennes et colombiennes demandent aux autorités helvétiques de cesser toute pression politique.

"Nous dénonçons la tentative d'intimidation du Gouvernement suisse qui ne laisse pas décider la Colombie en toute souveraineté", explique Patrick Durisch, responsable du programme santé et alimentation à la Déclaration de Berne.

Cas similaire avec la Thaïlande

Et d'ajouter: "La Suisse l'a déjà prouvé par le passé, elle peut menacer de représailles économiques ou politiques, elle peut avoir une interprétation très restrictive des textes des accords de l'OMC. Et elle peut faire pression, de ce point de vue là, par intimidation pour dissuader un gouvernement d'utiliser un mécanisme qui est tout à fait légal."

En 2008 déjà, en Thaïlande, le même cas de figure s'était produit. Les autorités suisses ont dénoncé de leur côté une tentative d'expropriation de brevet, en vain.

"La Thaïlande avait annoncé vouloir émettre des licences obligatoires sur quatre produits, dont trois qui concernaient des pharma suisses, il y avait aussi notamment le Glivec qui est celui concerné par la Colombie. Le Conseil fédéral avait envoyé un courrier au Gouvernement thaïlandais pour, à demi-mot, le menacer de représailles politiques et économiques s'il allait plus avant dans cette démarche. Mais finalement, la Thaïlande a tenu bon."

Silence radio du SECO

Les signataires de la lettre reprochent au Secrétariat d'Etat à l'Economie (SECO) de s'être fait le porte-parole de Novartis. Une lettre signée du SECO à destination de la Colombie rappelle combien la Suisse est un investisseur important sur place. Le SECO n'a pas donné suite à la demande d'entretien de la RTS.

Estelle Braconnier/lgr

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