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Les gardes-frontière suisses prêts à gérer un éventuel afflux de réfugiés

Jürg Noth, chef des gardes-frontières suisses. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Interview de Jürg Noth, chef des gardes-frontière suisses. / Le 12h30 / 1 min. / le 6 septembre 2015
Le corps des gardes-frontière est prêt pour gérer un éventuel afflux de réfugiés à l'est de la Suisse, selon son chef Jürg Noth, qui note une présence accrue de migrants à la frontière orientale du pays.

En ce moment, l'Allemagne, surtout, ressent le fait que l'Autriche laisse passer les réfugiés pratiquement sans contrôles, dit Jürg Noth dans la Schweiz am Sonntag.

Les migrants s'y rendent plus volontiers parce que nombre de leurs compatriotes y sont déjà installés, qu'ils peuvent rester plus longtemps dans le pays avant un renvoi et que le coût de la vie est plus supportable qu'ailleurs.

Rééquilibrer les forces

Mais la situation pourrait tout à coup évoluer, notamment sur la base de rumeurs. "La formation de groupes de migrants à notre frontière est aussi possible", relève le chef du corps des gardes-frontière (Cgfr), qui rappelle qu'en Suisse c'est le Tessin qui affronte la pression migratoire la plus importante, "avec jusqu'à 500 nouveaux réfugiés par semaine".

"Nous sommes prêts en cas d'escalade", assure Jürg Noth, précisant que la police frontalière prévoit de renforcer sa présence à Buchs (SG) et dans la vallée du Rhin. "Mais pour cela, il faut réduire ailleurs".

ats/ebz

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Effectifs supplémentaires demandés

Jürg Noth demande davantage d'effectifs. Le Conseil fédéral a dernièrement autorisé la création de 48 postes supplémentaires.

Ces personnes, déjà recrutées, doivent suivre une formation avant d'exercer, "ce qui dure trois ans", selon Jürg Noth, qui estime que 200 à 300 postes de plus seraient nécessaires pour gérer cette vague migratoire.

Pas d'alternative aux accords de Schengen/Dublin

Malgré les critiques autour des accords de Schengen/Dublin, le chef du Cgfr juge qu'"il n'existe pas d'autres alternatives" et que "le problème migratoire ne peut être abordé que d'un point de vue international".

Il estime important que la Suisse respecte les règles et ne laisse pas simplement les réfugiés gagner l'Allemagne, ce même si Rome et Vienne manquent à leurs devoirs.

"Nous travaillons très bien avec la France et l'Allemagne", souligne-t-il. Une coopération qui selon lui ne doit pas être menacée.