Invité du Journal du Matin, Eduard Gnesa approuve la volonté d'aller plus vite dans l'accueil des réfugiés. Pour lui, cela passe également par le renvoi de ceux qui n'ont pas besoin de protection, à l'instar des Tunisiens, venus en nombre après le printemps arabe.
>> Lire sur ce sujet, les débats sur la révision de loi sur l'asile :
Contrôler 3% des frontières
A ceux qui prônent une politique d’asile plus restrictive en Suisse, l'ambassadeur explique que la fermeture des frontières, comme le souhaitent certains, serait tout simplement impossible: "Déjà avant Schengen-Dublin, on pouvait contrôler 3% des passages à nos frontières. Si 700'000 personnes, 350'000 voitures et 25'000 camions par jour traversent les frontières, que l'on me dise comment contrôler tout le monde?" s'interroge l'ambassadeur.
Il souligne par ailleurs que "les barbelés ne servent à rien, puisque les gens savent comment les contourner".
La Suisse pourrait accueillir sa part de quota
Avec son système de quotas de réfugiés, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker relève que certains pays n’en accueillent pas assez, tandis que d'autres, comme la Suisse et surtout l'Allemagne, en font beaucoup, précise Eduard Gnesa (>> lire: Nouveau système de quotas de réfugiés proposé pour l'UE).
La Suisse étant signataire de Dublin, elle pourrait être appelée à accueillir sa part de quota. "Nous sommes au milieu de l’Europe. Nous ne pouvons pas résoudre ce problème sans l’Union européenne", souligne l'ancien directeur de l’office fédéral des migrations.
L'expert rappelle par ailleurs que seuls 4 à 5% des Syriens viennent en Europe. Les autres sont dans des camps de réfugiés en Jordanie ou au Liban.
>> Lire aussi : L'exode des Syriens en chiffres
fme